La nouvelle fait grincer des dents le mouvement abolitionniste. En l’espace de dix jours, cinq condamnations à la peine de mort ont été prononcées dans les tribunaux marocains. Après les trois terroristes à l’origine du double meurtre d’Imlil, la justice marocaine a condamné à mort les deux Néerlandais auteurs de la fusillade du café la Crème à Marrakech en novembre 2017.
Cagoulés et à moto, les deux accusés, Edwin Gabriel Robles Martinez, d’origine dominicaine, et Shardyone Girigorio Semerel, d’origine surinamienne, avaient ouvert le feu en novembre 2017 sur les clients du café La Crème à Marrakech. Un étudiant en médecine de 26 ans avait été tué et deux autres individus ont été blessés lors de cette attaque.
“L’ambassade est en contact direct avec l’avocat”, a réagi auprès de l’AFP Annemijn van den Broek, porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères. A la question de savoir si les Pays-Bas interviendront pour contrer le jugement, le ministère a répondu qu’ “il appartient aux personnes concernées d’utiliser ou non la possibilité de faire appel”. “Tous les Néerlandais ont droit à une assistance consulaire », a ajouté Van den Broek, affirmant que “les Pays-Bas s’engagent au niveau européen contre la peine de mort, y compris au Maroc”.
Les deux Néerlandais, qui ciblaient le propriétaire du café, ainsi que plusieurs autres suspects avaient été arrêtés dans les jours suivant la fusillade. Les autorités locales avaient alors évoqué un “règlement de comptes”et un acte “directement lié à un réseau criminel ayant des ramifications dans certains pays européens”.
Dans la même affaire, une quinzaine d’autres accusés ont été condamnés vendredi à “des peines allant de 3 mois à 20 ans de prison”, notamment pour “constitution de bande criminelle”, a déclaré à l’AFP l’avocat Abdellatif Htitech.
Le propriétaire du café a, de son côté, été condamné à 15 ans de prison, notamment pour “trafic de drogue”, a précisé Me Htitech, qui représente la partie civile, en l’occurrence la famille de l’étudiant tué.
Avec AFP