Le résultat du vote a été prononcé tard dans la soirée d’hier, sous les applaudissements des députés. Après plus de quatre heures de débat et d’interventions, le projet de la loi-cadre n°51.17 relative à la réforme du système de l’éducation a été adopté par une écrasante majorité. Un moment qualifié d’“historique” par le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaid Amzazi.
“La loi-cadre permettra à notre pays de se doter d’un texte référence contraignant pour tous, garantira la durabilité de la réforme du système éducation-formation ainsi que les conditions d’un nouvel essor de l’école marocaine”, a-t-il déclaré
Dans le détail, le texte a été voté avec 241 voix favorables et quatre contre, à savoir El Mokrie Abouzayd El Idirissi et Mohamed El Othmani du Parti de la justice et du développement (PJD) et Omar Balafrej et Mustapha Chennaoui de la Fédération de gauche démocratique (FGD). Contacté par TelQuel, Omar Balafrej estime que «le débat a dévié de l’essentiel. Bien que ce texte contienne énormément de points positifs, dont les articles sur l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères, il n’est pas ambitieux en ce qui concerne l’école publique ».
La raison ? « Premièrement, le texte prévoit davantage de soutien pour l’école privée, alors qu’aujourd’hui, celle-ci représente déjà 15% du secteur de l’enseignement marocain et qu’il y a moins de 20 ans, le privé ne représentait que 4% », nous explique-t-il.« Deuxièmement, le budget de l’Etat consacré à l’enseignement a été réduit comparé à il y a 20 ans. En 2000, il représentait 30% du budget de l’Etat tandis qu’aujourd’hui, il est seulement de 25% », déplore Omar Balafrej, qui estime que ce gouvernement « n’a pas la volonté d’améliorer l’école publique ». Pour l’élu FGD, le Maroc gagnerait à s’inspirer du Rwanda qui a lancé en mars dernier un satellite pour « faire en sorte que toutes les écoles publiques aient accès à une connexion internet ».
A noter que 21 autres députés du Parti de l’Istiqlal (PI) se sont abstenus. En ce qui concerne l’article 2 à l’origine de la controverse, il a recueilli 144 voix pour, 2 contre et 118 abstentions, tandis que l’article 31 a eu 144 voix pour, 2 contre et 116 abstentions.