Coup dur pour les finances des deux grands clubs casablancais à quelques semaines de la fin du mercato. Tous les deux impliqués dans des litiges judiciaires avec leurs anciens coaches, le Raja et le Wydad doivent régler des indemnités de licenciement atteignant un total de 11 millions de dirhams. Les Verts doivent verser 5 millions de dirhams à M’Hamed Fakhir, dont le contrat avait été rompu de manière unilatérale par l’ancien président Said Hasbane, après un an.
Du côté des champions du Maroc en titre, c’est une indemnité de 6 millions de dirhams qui doit être versée à Houcine Ammouta. Le coach marocain avait réussi à remporter la Ligue des champions en 2017 avec le WAC avant d’être limogé suite à un parcours décevant en Coupe du monde des clubs (élimination dès le 1er tour) et un début de saison compliqué en Botola. À l’époque, les dirigeants du Wydad avaient affirmé que le licenciement d’Ammouta était lié à des déclarations faites à des médias égyptiens au sujet d’un éventuel passage sur le banc du Zamalek.
Ammouta et Fakhir avaient décidé de porter plainte devant la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pour trancher le litige avec leurs clubs respectifs avant de voir leurs dossiers transmis à la Chambre nationale de résolution des litiges. Houcine Ammouta a ainsi obtenu gain de cause contre le WAC. Une décision confirmée en appel.
Dans le cas de Fakhir, la Chambre nationale a estimé que le Raja devait reverser une indemnité de 700.000 dirhams au quintuple champion du Maroc. Un verdict qui n’a pas satisfait l’entraîneur le plus titré du Royaume, qui a fait appel de la décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS). L’instance lui a donné raison dans une décision rendue au mois d’avril dernier et confirmée le 17 juillet par la FRMF.
“Contrairement aux jugements des instances marocaines, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a donné raison à M. Fakhir”, nous confirme Laurent Denis, conseiller juridique du cabinet San Bartolomé affecté par Fakhir. Et d’ajouter : “Sincèrement, le problème au Maroc dans des cas comme celui-ci, c’est la Fédération royale marocaine de football. On a contacté les avocats de l’instance et celui du Raja, on a eu droit au silence comme retour”.
Le conseiller juridique, conscient que les grandes instances du football ne sont pas réactives à ce genre de requêtes lors des compétitions officielles comme la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique des nations, nous révèle que pour obtenir gain de cause, son client et lui comptent sur l’appui de la Confédération africaine de football pour faire pression sur la FRMF et ainsi pousser le Raja à régler les indemnités de son ex-entraîneur. Le club pourrait même se retrouver privé de participation à la Champions League africaine.
“La CAF doit réagir, car le Raja a un classement qui lui permet de disputer la Ligue des Champions CAF. Or, selon les statuts de cette compétition, les équipes doivent être en règle au niveau des licences, dont la question des arriérés et impayés”, précise notre interlocuteur, qui se dit prêt à saisir la FIFA, “si le silence perdure”. “On saisira la FIFA si le silence des autres parties perdure. Car dans les statuts de l’instance, les confédérations et les fédérations doivent faire respecter une décision prise par le TAS”, conclut Laurent Denis.
En attendant une réaction officielle de la part des deux clubs concernés, les équipes premières ont entamé leurs préparations pour la prochaine saison. Contactés pour donner leurs versions des faits, les présidents des deux clubs, Jawad Ziyat et Said Naciri n’ont pas donné suite à nos sollicitations.