Le regard des autres”. C’est la ligne directrice de Courrier International, hebdomadaire français constitué principalement de traductions d’articles publiés dans la presse non française, et vendu à plus de 167.000 exemplaires. Le 15 juillet, le média pluraliste lançait We Speak Hip-Hop, une série de capsules vidéo consacrées à 28 artistes hip-hop à travers le monde, quarante-cinq ans après la naissance de ce genre musical.
Quatre épisodes sont déjà sortis. Deux d’entre eux sont consacrés au Maroc : “Casa Crew, pionniers du hip-hop vert et rouge”, et “Au Maroc, rap the kasbah !”, consacré à la genèse du rap marocain.
Les débuts du hip-hop marocain remontent au milieu des années 1980, avec le groupe Double A (Aminoffice et Ahmad ; originaire de Salé), sous le label Adoua’ Al-Madina. L’année 1999 voit surgir des rappeuses : la première à le faire est Widad, une Casablancaise membre du groupe Thug Gang Crew, suivie de Soultana et du groupe Bnat Bladi.
L’émission revient également sur le parcours de Taoufik Hazeb, alias Don Bigg, MC le plus connue de la scène hip-hop marocaine, qui a explosé avec la sortie,en 2004, de son premier album studio Mgharba Tal Lmout.
Aujourd’hui, la nouvelle génération de rappeurs marocains est branchée trap, un sous-genre du rap qui se caractérise par un contenu lyrique et un son particuliers, lié notamment à l’utilisation importante du kick et d’autres divisions temporelles plus rapides aux sonorités charleston.
Cette nouvelle génération est incarnée par Toto, étoile montante du rap casaoui, Issam, dont le morceau Trap Beldi a été visionné plus de 11,5 millions de fois sur YouTube, Shobee, membre du groupe Shayfeen…
Fin 2018, ils s’offraient même quelques pages dans le prestigieux magazine américain The Fader et dans l’hebdomadaire français Les Inrockuptibles : “Êtes-vous prêts pour la trap marocaine ?”