Comment le CESE compte dynamiser la lecture au Maroc

Dans un rapport publié le 5 juillet dernier, le CESE fait part de ses recommandations pour promouvoir la lecture dans le Royaume. L'instance dirigée par Ahmed Reda Chami suggère notamment un budget alloué par commune à la promotion de cette activité, ou encore des partenariats public/privé pour démocratiser la lecture numérique.

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La 99e session ordinaire du CESE présidée par Ahmed Réda Chami. Crédit: CESE

La société marocaine est marquée par une faible pratique de la lecture et des activités aidant à consolider et enrichir le savoir et les connaissances du citoyen”. C’est l’une des conclusions du rapport publié le 5 juillet par le Conseil économique social et environnemental (CESE). Le document, intitulé “Promouvoir la lecture, urgence et nécessité”, avait fait l’objet d’une autosaisine visant à étudier l’appréhension de la lecture par les citoyens au Maroc en s’appuyant sur l’évolution des pratiques dans une société de plus en plus numérisée.

Pour le CESE, les facteurs environnementaux, familiaux et socio-économiques actuels contribuent à la persistance de l’analphabétisme, qui concerne encore près de 30% de la population selon les dernières données du Haut Commissariat au plan (HCP). Résultat, le niveau de lecture moyen reste très faible (près de deux minutes par jour selon le HCP).

Première solution suggérée par l’instance dirigée par Ahmed Reda Chami pour rectifier le tir : l’organisation d’assises nationales devant permettre l’élaboration d’une politique publique intégrée et partagée par l’ensemble des acteurs concernés. Cet évènement doit également permettre l’intégration d’actions  de promotion de la lecture.

Le CESE recommande également de réserver au niveau de chaque commune un budget spécial dédié à la promotion de la lecture, et de mettre en place des bibliothèques gratuites en ligne pour la promotion du patrimoine culturel national et international.

L’instance estime également qu’il est nécessaire de recourir au partenariat public/privé pour inciter l’investissement dans les bibliothèques scolaires et les centres culturels. A l’ère du numérique, le rapport appelle au lancement d’une “initiative nationale pour promouvoir des startups impliquées dans la création d’outils et d’applications numériques dédiés, en vue d’engager le plus grand nombre de personnes à lire (personnes ayant des difficultés de lecture, analphabètes, illettrés, personnes ayant des besoins spécifiques)”.

Le Conseil souhaite aussi promouvoir les ouvrages d’auteurs marocains pour soutenir le secteur de l’édition. Ce dernier connait actuellement des difficultés économiques.

Parmi les programmes d’encouragement suggérés : l’octroi des prix et de subventions à diverses catégories d’ouvrages, l’organisation d’activités régulières de promotion de la lecture au sein de l’école. Le CESE  propose aussi de prévoir dans le calendrier annuel une semaine nationale de la lecture.

Pour les personnes en situation de handicap, le CESE recommande de “rendre accessibles les documents officiels pour les personnes ayant des déficiences visuelles, par l’utilisation du braille et des moyens alternatifs offerts par les nouveaux progrès technologiques”.