Après deux nuits de négociations, les généraux au pouvoir depuis la destitution du général Omar el-Béchir en avril et les meneurs du mouvement de protestation se sont accordés aux premières heures de vendredi sur le principe d’une présidence alternée à la tête de la future instance qui doit diriger la transition pendant trois ans.
C’était le principal point de discorde entre les deux parties qui avaient suspendu les discussions en mai, faute d’accord. La tension s’était encore accrue après la violente dispersion du sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum le 3 juin, qui a fait plusieurs dizaines de morts parmi les manifestants et des centaines de blessés.
Continuant à réclamer un “pouvoir civil”, la foule a défilé vendredi dans les rues de la capitale, en faisant du bruit avec des bouteilles en plastique et des canettes. Certains sont montés sur le toit de leur voiture, tandis que d’autres ont entonné des slogans révolutionnaires, a constaté un journaliste de l’AFP.
Aucun membre des forces de sécurité ou des paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF), n’était présent pendant ces défilés.
“Nous avons traversé une phase difficile. Nous avons souvent eu le sentiment que notre révolution avait été détournée, mais aujourd’hui nous pouvons célébrer notre victoire”, s’est félicité Mohamed Hussein, qui observait les scènes de liesse avec ses enfants.