Le Conseil paix et sécurité se retrouve au Maroc pour se réformer

Du 24 au 26 juin, le Maroc accueille une retraite du Conseil paix et sécurité de l'Union africaine consacrée à la réforme de cet organe pivot de l'organisation panafricaine. Une réforme pour laquelle le Royaume a milité.

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Depuis ce matin, les représentants des 15 pays membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) sont réunis à Skhirat dans le cadre d’une retraite. Un évènement qui a lieu alors que le Maroc s’apprête à présider cette instance clé de l’UA, indique une communication de la diplomatie marocaine diffusée le 22 juin.

La même source précise que les thématiques suivantes seront discutées lors de cette douzième retraite du CPS : l’action du CPS pour la prévention et la consolidation de la paix en Afrique, les méthodes de travail de cet organe panafricain, ainsi que les défis de la gestion des crises et le règlement des conflits en Afrique.

La diplomatie marocaine signale également que cet évènement a lieu plus d’un mois après la tenue, à Rabat, d’un séminaire sur “l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine” et dont les conclusions ont affirmé la nécessité de réformer le CPS pour le rendre “plus efficient et plus crédible”.

Le Maroc a été élu au sein de cet organe clé de l’Union africaine chargé de la prévention, la gestion et le règlement des conflits sur le continent en janvier 2018, lors du 30e sommet de l’Union africaine. En septembre 2018, dans le cadre d’un débat ministériel du CPS de l’UA tenu à New York, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait suggéré une restructuration de l’organe. Selon lui, le Conseil était miné  par “l’inefficacité”, “l’incohérence des processus” et les “tentatives d’instrumentalisation politique”.

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Pour pallier ces “dysfonctionnements”, le Maroc avait recommandé une appropriation par les Etats de l’agenda du Conseil paix et sécurité pour aligner l’organisation panafricaine sur le concept du “state-driven process”, à l’image de “toute organisation régionale ou internationale”. Les propos de Nasser Bourita témoignaient alors de “l’éternel bras de fer existant entre les 15 états membres du Conseil paix et sécurité, qui représentent les cinq régions de l’Afrique, et l’administration de l’Union africaine”, nous indiquait Liesl Louw-Vaudran, consultante sud-africaine auprès du think tank africain ISS et spécialiste du CPS.

Dans les faits, le Commissaire de l’UA sur les affaires de paix et sécurité a eu une influence réelle sur les décisions de cet organe pivot de l’Union africaine. Or, depuis l’instauration de l’Union africaine en 2002,  ce poste a toujours été occupé par un Algérien. Said Djinnit a été le premier commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine. Ramtane Lamamra lui a succédé en 2008, avant de devenir ministre des Affaires étrangères de l’Algérie en 2013. Ancien ambassadeur d’Alger à Moscou, Smaïl Chergui lui succède alors et est réélu en 2017 pour un mandat de 4 ans.