Les élèves du semi-public veulent se faire entendre. “On a commencé à faire le tour des partis politiques et des groupes parlementaires”, explique Ali Taleb, président du bureau des étudiants de l’université Mohammed VI et représentant des étudiants en quatrième année. Le 19 juin, ils rencontraient des membres de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) “pour exposer notre version et notre point de vue”.
Un choix que les étudiants du semi-public justifient par “un manque d’écoute” par rapport à leurs confrères et consœurs du public. “Nous sommes preneurs de toutes sessions d’écoute avec n’importe quel parti”, affirme Ali Taleb. “Nous avons d’ailleurs déposé une demande d’audience, il y a une semaine, auprès des ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, sans réponse pour l’instant”, déplore-t-il.
Nabila Mounib, secrétaire générale de la Fédération de la gauche démocratique, et ancienne secrétaire régionale du syndicat national de l’enseignement supérieur, confie “avoir parlé à tout le monde, au public comme au semi-public”. Selon les étudiants du semi-public, c’est le parti qui les a d’abord contactés. “Nous sommes là pour les écouter et les éclairer. Ces jeunes ne savent pas forcément ce vers quoi ils se dirigent”, explique la cheffe de la FGD, en insistant sur la notion “d’intérêt général”.
“Les étudiants du public et du semi-public ne sont pas ennemis, ils sont frères dans la défense du système public. L’État marocain et le gouvernement cassent l’espoir. La privatisation transforme le Maroc en un souk où les familles s’endettent et s’appauvrissent pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées et où les oligarques s’en mettent plein les poches. Ce n’est pas normal, et encore moins dans un pays en développement”, déclare Nabila Mounib qui se dit confiante quand à l’issue du mouvement, qu’elle “salue”. “La bataille n’est pas terminée”.