Vers une reprise du blocage du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun ? C’est ce que suggère le statut Facebook publié dans la nuit du 16 au 17 juin par Abderrahim Bouaida, président du Conseil régional, dont la démission avait été annoncée par l’agence de presse MAP dans la soirée du 13 juin. “C’est un complot contre ma personne et mes prises de position”, a écrit l’élu.
Pour rappel, la MAP citait une “source informée” déclarant que “le ministre de l’Intérieur a reçu une lettre de démission du président du Conseil de la région Guelmim-Oued Noun de son poste dans laquelle il a fait part de sa volonté de mettre fin définitivement et de manière irrévocable à sa mission à la tête de ce Conseil”. Une décision qui augurait une reprise des activités de l’instance, gelées depuis le début 2017 sur fond de tensions entre Bouaida et ses opposants au Conseil.
“Le Conseil de la région sera convoqué pour élire un nouveau président et les autres membres du bureau conformément aux conditions, aux modalités et aux délais fixés par la loi”, annonçait même la MAP le 13 juin.
Mais la publication d’Abderrahim Bouaida sonne comme un retour à la case départ. Abderrahim Bouaida appelle le département d’Abdelouafi Laftit à “prouver qu’il a déposé sa lettre et obtenu un accusé de réception”. L’élu sème encore plus le doute en affirmant avoir remis une lettre de démission à sa cousine M’barka Bouaida, qui devait la “garder sous la main (…) en attendant de voir les débouchés des pourparlers au sein du Conseil”. Contacté par TelQuel, Abderrahim Bouaida est resté injoignable.
La situation du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun a poussé le ministère de l’Intérieur à en prononcer la suspension au mois de mai 2018. Une décision prise en vertu des “dispositions de l’alinéa 2 de l’article 89 de la Constitution” qui permettent au gouvernement de s’assurer de l’exécution des lois et de la “loi organique n° 111-14 relative aux régions”, indiquait un communiqué du ministère de l’Intérieur. Cette suspension s’accompagnait de la nomination d’une délégation spéciale, menée par le wali de la région, chargée de régler les affaires courantes du Conseil durant la période de suspension.
Selon le360.ma, l’actuelle secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime, Mbarka Bouaida serait la favorite pour succéder à son cousin démissionnaire. L’ancienne ministre déléguée aux Affaires étrangères avait été élue au conseil régional sous les couleurs du RNI lors des élections locales de 2015.