Les étudiants en médecine mettent leur menace à exécution et boycottent les examens de fin d'année

Dans un communiqué commun publié le dimanche 9 juin, veille du début des examens en médecine, les ministres de l'Education nationale et de la Santé ont appelé les étudiants en médecine à revoir leur décision de boycotter les examens. En vain, puisque ce lundi 10 juin, les facultés de médecine étaient vides.

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La Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

L’étau se resserre sur le gouvernement qui a insisté pour que la date du début des examens en médecine reste fixée au 10 juin, malgré l’appel au boycott des étudiants, en grève depuis le 25 mars. Ces derniers n’ont pas retrouvé leurs salles de cours, et le gouvernement est désormais dos au mur, puisque les grévistes ont mis à exécution leur menace de boycotter les examens. Pour rappel, les étudiants en médecine réclament toujours que le concours du résidanat ne soit pas ouvert aux lauréats issus du privé, ainsi que la suppression de la 6e année de médecine dentaire. De son côté, l’Exécutif a déjà réagi favorablement aux 14 autres revendications.

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Soutien des parents et enseignants

Dans la matinée du 10 juin, les salles de cours des facultés de médecine étaient vides. Sur des photos prises par notre reporter présent à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, on y voit un rassemblement de parents d’étudiants soutenant la mesure de boycott de leurs enfants estimant que des cours auraient dû être dispensés avant la tenue des examens.

À Casablanca, les parents d’étudiants étaient plus bruyants. Dans une déclaration au micro de TelQuel, la mère d’un étudiant a appelé à la poursuite du bras de fer. “On ne craint pas l’année blanche, on a surtout peur d’un avenir noir”, a-t-elle déclaré.

Dans le même sens, le syndicat de l’enseignement supérieur a également montré son soutien aux étudiants en médecine. “Les enseignants en médecine et en pharmacie à Casablanca ont décidé de ne pas participer aux examens prévus le 10 juin 2019”, a indiqué le syndicat dans un communiqué publié le 7 juin. Une décision qui signifie que les enseignants n’étaient pas présents pour surveiller les examens prévus ce lundi.

Les ministères de l’Education et de la Santé abattent leur dernière carte

L’Exécutif a néanmoins tenté de tempérer cette crise. Par le biais d’un communiqué commun publié dans la nuit de dimanche à lundi, les ministères de la Santé et de l’Éducation ont essayé de convaincre les étudiants de passer leurs examens et de remettre en question leur décision de boycotter. Les départements respectifs d’anas Doukkali et Saaid Amzazi confirment qu’aucun accord n’a été trouvé entre les parties, mais indiquent que la date des examens est maintenue.

Les ministères soulignent que “tous les moyens ont été pris et mis en oeuvre” pour que les examens se passent dans les meilleures conditions, tout en mettant en garde contre “toute entrave du cours normal des examens”. Ils rappellent également que 14 des 16 revendications des étudiants ont été satisfaites. À ce propos, les ministères regrettent qu’une solution définitive ne soit pas trouvée dans l’immédiat, mais considèrent tout de même qu’ils ont fait des “propositions positives”.

Les propositions du gouvernement

Concernant le résidanat:

Le ministère de la Santé s’engage à augmenter les postes réservés au concours de résidanat (public et privé)

Le ministère de l’Education s’est engagé à réviser le décret 2.91.527 , relatif aux médecins, pharmaciens et dentistes et particulièrement le volet relatif à la formation et la spécialisation des étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, ainsi que la création d’une commission interprofessionnelle (composée d’étudiants, de professeurs, et de représentants des deux ministères) chargée d’amender ledit décret et de fixer des quotas (pour les étudiants du public et du privé). Le département de Saaid Amzazi s’est également engagé à supprimer définitivement la partie du texte relative à l’obligation de présenter une moyenne de notes obtenues sur les sept années de formation en médecine générale.

Concernant la 6e année dentaire:

Le gouvernement a proposé un accord de partenariat avec la commission des médecins dentaires pour assurer un cahier pédagogique national pour l’obtention du doctorat en médecin dentaire