Mohamed Amakraz secrétaire national de la jeunesse du parti de la lampe a choisi sa page officielle Facebook pour dénoncer « les interdictions » imposées à certaines activités de la jeunesse du PJD dans différentes régions. « Nous ne pouvons pas passer sous silence ces flagrantes dérives qui portent atteinte à un des droits élémentaires de l’humain (…) notre pays appartient à tout le monde et nous n’allons pas arrêter de le service malgré leur tentative de nous interdire » écrit-il le 25 mai. L’occasion de revenir avec Mohamed Amakraz sur cette affaire, mais aussi sur le rapport de la jeunesse du PJD avec la direction du parti ou encore l’affaire de la députée Amina Maelainine.
TelQuel : Vous dites que les autorités locales opèrent un « embargo » sur certaines activités de la jeunesse du PJD. Est-ce que vous pouvez nous citer des exemples concrets de cet embargo ?
Mohamed Amekraz : Il est vrai qu’on a eu des problèmes avec les autorités locales dans certaines provinces, mais pas toutes. Par exemple, on a noté des interdictions à Sidi Bennour, à Chtouka Aït Baha, à Salé, à Guelmim, à Laâyoune ou encore à Kasba Tadla. Les décisions des autorités varient d’une province à l’autre. Parfois les salles où nous devons effectuer nos manifestations sont indisponibles, d’autres fois ce sont des problèmes administratifs. Nous avons donc fini par organiser nos activités dans nos locaux plutôt que dans des salles publiques.
À votre avis, qu’est-ce qui motive ces décisions ?
Je ne pourrai vous donner une réponse précise. On parle parfois de considérations sécuritaires comme si la jeunesse du PJD organisait des manifestations dangereuses ou on nous dit qu’on n’a pas suivi le bon processus administratif. Par exemple à Inzagane, on a déposé une demande pour l’organisation d’une manifestation auprès du pacha, on a eu un accusé de réception, mais finalement, on nous a expliqué qu’il fallait déposer la demande auprès du caïd. N’est-ce pas exagéré ? Mais je ne crois pas qu’il y a des directives nationales.
En faisant référence à Aziz Akhannouch et aux ambitions de son parti d’arriver en tête des prochaines élections législatives, vous dites qu’un chef du gouvernement qui applaudit doit être avec le public et non pas sur scène. Cette métaphore ne peut-elle pas être valable pour l’actuel chef du gouvernement ?
Je ne pense pas que Saad-Eddine El Othmani soit du genre à applaudir. Il tente de faire son travail de chef du gouvernement. Il a réussi à accomplir beaucoup de choses et a failli dans d’autres, mais il tente avec les contraintes du métier. Personne n’est parfait et la perfection ne peut être trouvée que dans un monde des anges.
Entre la direction du PJD et sa jeunesse, c’est toujours le désamour ?
Il n’y a jamais eu de désamour, les jeunes du PJD sont libres d’exprimer leur opinion. On a critiqué l’actuel et l’ancien chef du gouvernement et personne ne peut nous faire taire. Si la jeunesse ne critique pas, ne dit pas ce qu’elle pense ouvertement, elle ne rime à rien. C’est tout à fait normal et la direction du parti l’a très bien compris.
Est-ce qu’on peut dire que la jeunesse du PJD est d’accord avec les décisions prises par la direction du parti ?
Depuis toujours, on a une base qui fait notre force, c’est qu’on dit ce qu’on pense, on critique, mais quand une décision est prise, on s’y confirme. La jeunesse n’est pas d’accord avec toutes les décisions prises par la direction du parti, mais on les applique, car sinon on serait des personnes irresponsables…
En parlant de décision prise par la direction du PJD, approuvez-vous la récente mise à l’écart d’Amina Maelainine du poste de vice-présidente à la première chambre ?
La procédure a été suivie et Amina Maelainine n’a pas été choisie, mais demain elle le sera peut-être. Et du moment que l’élection s’est déroulée de manière transparente et que personne n’est intervenu pour dire il ne faut pas voter pour tel ou tel, je ne peux rien dire…
N’avez-vous un avis sur le sujet ? Les faits sont pourtant têtus…
Amina est une amie, mais je ne peux pas répondre. Cette affaire a été oubliée, ce n’est pas la peine d’y revenir. Je n’ai pas donné mon avis au moment des faits donc je m’abstiens de le donner aujourd’hui.