Le secrétaire général (Antonio Guterres) regrette profondément cette démission mais dit la comprendre parfaitement et transmet ses meilleurs voeux à l’émissaire« , précise le communiqué de l’ONU. Horst Kohler était en fonctions depuis juin 2017. L’ONU ne donne aucune précision sur les problèmes de santé de l’ancien président allemand. Depuis sa prise de fonctions, Horst Kohler a laborieusement essayé de relancer la recherche d’une solution pour le conflit du Sahara.
Après six ans d’interruption de dialogue, il avait réussi à faire reprendre langue aux parties concernées, notamment en réunissant en Suisse à deux reprises – en décembre puis en mars – le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Une troisième rencontre était envisagée pour les prochains mois sans qu’aucune date n’ait toutefois été arrêtée à ce stade. Après la deuxième rencontre, le Polisario n’avait cependant laissé que peu d’espoirs pour des progrès rapides sur ce vieux conflit, affirmant que « le Maroc n’avait montré aucune appétence pour s’engager dans un processus sérieux de négociations« . Fin mars, Horst Kohler avait jugé que les positions restaient « fondamentalement divergentes« .
Dans son communiqué mercredi, l’ONU souligne que le secrétaire général, qui remercie son émissaire pour son travail, « remercie également les parties (Maroc et Polisario) et les Etats voisins (Algérie et Mauritanie) pour leur engagement avec M. Kohler dans le processus politique » visant à trouver une issue au conflit. Dans un communiqué publié dans la soirée du 22 mai la diplomatie marocaine affirme avoir pris note « avec regret » de la démission de Horst Köhler. L’ancien président allemand est également salué pour « la constance, la disponibilité et le professionnalisme » avec lesquels il s’est acquitté de ses fonctions.
Dans son dernier rapport, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait réclamé aux parties « des gestes » pour progresser vers une solution. Fin avril, l’ONU a renouvelé pour six mois sa mission de paix au Sahara . Washington estime qu’une durée courte accentue la pression sur les quatre parties pour parvenir à une solution à ce conflit ancien. La Mission des Nations unies au Sahara (Minurso) , au coût annuel d’environ 50 millions de dollars, compte quelque 300 membres. Depuis 1991, elle garantit un cessez-le-feu dans la région.
Avec Agences