Vers une entente entre les familles des détenus du hirak rifain et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) ? Le 20 mai, une délégation de l’association Thafra wa Attadamoun (La paix pour la fidélité et la solidarité), présidée par Ahmed Zefzafi (père de Nasser Zefzafi, le leader du Hirak du Rif), s’est entretenue avec la présidente du CNDH, Amina Bouayach.
Cette réunion, tenue au siège de l’Institut Driss Benzekri pour les droits de l’Homme et la démocratie à Rabat, s’est penchée sur la “situation des détenus du Hirak populaire du rif et leurs familles dans une atmosphère de clarté et de compréhension”, annonce l’association dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Selon la même source, les revendications des détenus étaient également au menu des discussions. A l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de la “nécessité de tenir d’autres réunions afin d’approfondir les discussions”.
Le communiqué ne fait en revanche pas mention du rapport toujours confidentiel du CNDH, commandé en 2017, sur les allégations de torture des détenus. Des extraits dudit rapport avaient fuité dans la presse à l’été 2017, notamment l’une des recommandations préconisant d’“investiguer les faits de torture et autres mauvais traitements allégués et s’assurer le cas échéant que les responsables des violations ne resteront pas impunis”. La DGSN avait réagi en mettant en garde contre un “document non officiel”, comportant des “accusations et (des) allégations graves”.
Le 17 mai, l’association Thafra exigeait que le CNDH “s’emploie à mettre fin à toutes les formes de discrimination entre les détenus du Hirak populaire du Rif et à ce qu’ils jouissent des mêmes droits au niveau des visites, des pauses, de l’alimentation, des soins médicaux et du logement”.
Dans le communiqué publié ce lundi, les familles des détenus réagissent aux initiatives ayant pour objectif de persuader les détenus de présenter des demandes de grâce royale. L’association exhorte à “convaincre plutôt l’Etat” et “cesser de faire pression sur les détenus politiques pour qu’ils révisent leurs positions ou qu’ils demandent la grâce royale”.
A ce titre, rappelons que le CNDH peut solliciter une grâce royale. Comme l’ancienne condamnée à mort Khadija Amrir, graciée en 2016 à l’initiative du Conseil alors présidé par Driss El Yazami. Pour l’heure, aucune initiative n’a été annoncée dans ce sens.