Chômage: plus d'emplois en ville, moins à la campagne

Selon le HCP, le taux de chômage national a reculé depuis l'année précédente, passant de 10,5% à 10%. Une embellie qui profite aux villes, mais pas aux campagnes.

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Les villes créent de l’emploi, les campagnes en détruisent. Le rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP) au premier trimestre 2019 montre, par rapport au premier trimestre 2018, un tableau contrasté du marché du travail marocain. Si, sur la période, le taux de chômage est en léger recul (10% contre 10,5% en 2018) grâce à la création de 15 000 postes nets (116 000 un an auparavant), ce reflux a surtout bénéficié aux centres urbains avec la création de 109 000 nouveau postes par rapport à 2018, soit un baisse du chômage de 15,6% à 14,5%.

Tout à l’inverse, le travail s’est raréfié dans les zones rurales qui a vu son taux de chômage monter à 3,8% contre 3,5% en 2018. En un an, celles-ci ont perdu quelque 94 000 emplois. Une chute notamment due aux mauvais chiffres du secteur de « l’agriculture, forêt et pêche » qui a détruit 152 000 au cours du premier trimestre 2018, soit une baisse de 4,1% par rapport à l’année précédente, et ce en dépit de la stratégie sectorielle du Plan Maroc Vert.

Le chômage touche d’abord les jeunes, les femmes et les diplômés

En revanche, les secteur des « services » (+144 000 postes), du « BTP » (+19 000) et de « l’industrie » (+4 000) ont beaucoup embauché. Les services ont créé  des postes dans les branches du « commerce de détail » (63 000), de la « restauration et hôtellerie » (27 000) et des « services personnels et domestiques » (23 000). Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 25,7% à 24,1%, et parmi les personnes disposant d’un diplôme, avec 17,1% après 18,3% une année auparavant.

Publié en 2017, un rapport de la Banque Mondiale relevait l’absence d’inclusion des jeunes et des femmes sur le marché du travail au Maroc, la lenteur de la progression de l’emploi insuffisante pour absorber l’afflux de population en âge de travailler, ainsi que les niveaux faibles de qualification et de productivité des travailleurs marocains.

Depuis, la situation n’a guère changé selon les chiffres du HCP. Les populations les plus exposées au chômage sont toujours les femmes (14,7% contre 8,5% pour les hommes),puis les jeunes âgés de 15 à 24 ans (24,1% contre 7,8% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et enfin les détenteurs d’un diplôme (17,1% contre 3,7% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme).