La crise des enseignants-cadres des académies sort de l'impasse

Les enseignants-cadres des académies régionales de l'éducation (AREF) ont rejoint leurs classes ce lundi, marquant ainsi la fin d'une grève qui dure depuis le 4 mars. Une décision saluée par Saaïd Amzazi, ministre de l'Education nationale. Les détails.

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Le ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaid Amzazi, répondant aux questions orales à la Chambre des conseillers. Crédit: MAP

Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Saaïd Amzazi, avait annulé le deuxième round de dialogue qui devait avoir lieu le 16 avril, en invoquant le “non-respect par certains enseignants des engagements pris par la CNECC au cours du premier round”, notamment la reprise du travail, ces derniers s’y sont conformés en levant la grève à partir du 29 avril.

Le respect des engagements

La décision a été prise à l’unanimité dans la nuit du 26 avril, lors des réunions des sections régionales de la Coordination nationale des Enseignants contraints à contracter (CNECC), après “la médiation de plusieurs instances, syndicats et partis politiques”, nous informe Khadija El Bakkaye, membre du Conseil national de la CNECC. Ainsi, la grève, qui dure depuis le 4 mars, “ne sera pas prorogée”, “le retour en classes est effectif à partir du 29 avril”, et les enseignants sont appelés à “porter un ruban noir en signe de deuil pour la dignité de l’enseignant”, détaille l’enseignante.

En contrepartie, “le gouvernement doit respecter ses engagements du 13 avril”, poursuit Khadija El Bakkaye. La coordination exige dans ce sens “l’intégration de tous les enseignants “contractuels” au statut général de la fonction publique”, et “la poursuite des négociations pour parfaire leur situation”, déclare encore notre interlocutrice.

Retour à la normale

Le taux de reprise est très important. Pratiquement tous les enseignants-cadres des académies ont rejoint leurs classes”, nous déclare Saaïd Amzazi. Il souligne également que “les établissements scolaires ont réservé un accueil très correct aux enseignants”. Ceci nous a été confirmé par Khadija El Bakkaye : “pour l’instant, nous n’avons enregistré aucun incident”. En outre, “les directeurs n’ont pas exigé aux enseignants de signer les lettres de reprise de service”, et “aucune sanction administrative n’a été enregistrée à l’encontre des enseignants”, nous confie l’enseignante.

Un deuxième round

Alors que la situation actuelle augure un retour à la normale, la question se pose quant à la capacité des deux parties de fortifier cette entente. “Il n’y aura pas de retour à la grève, sûrement pas”, nous informe Saaïd Amzazi. Et pour s’en assurer, le ministre organisera “dès la semaine prochaine”, un deuxième round de négociation avec les représentants du Conseil national de la CNECC. Saaïd Amzazi nous confie que son objectif pour cette rencontre sera “d’améliorer l’offre du gouvernement dans le cadre du statut des cadres des académies, sécuriser le recrutement régional, le favoriser et le développer davantage, notamment en le cadrant par un texte de décret”. Ce décret devra, selon la même source, “offrir une garantie supplémentaire aux enseignants”. Ceci dit, le recrutement régional demeure, pour le ministre et le gouvernement, le seul mode de recrutement possible.

En ce qui concerne les autres points en suspens, notamment la mobilité régionale et la retraite, le ministre se dit “déterminé à les dépasser”. “Notre équipe se penche actuellement sur les aspects techniques du dossier, nous allons les passer en revue pour assurer une meilleure offre aux enseignants-cadres des académies”, conclut-il.

Cette souplesse se fait également ressentir du côté des enseignants. “Lors du prochain round de négociation, nous proposerons au ministre, à défaut de mieux, d’affilier l’ensemble des enseignants concernés au statut général de la fonction publique, tout en réservant la gestion administrative aux académies”, nous confie Khadija El Bakkaye. Pour elle, “cette solution préservera les intérêts des deux parties, mais surtout de l’élève et de l’école publique”.