C’est une première. Près de 350 écrivains, poètes, comédiens, metteurs en scène et intellectuels ont signé une pétition de soutien aux détenus du Hirak dont les lourdes peines ont été récemment confirmées en appel. La pétition a été lancée en début de semaine par la journaliste Fatima Ifriki et l’auteur-compositeur Rachid Bromi.
“La confirmation des peines nous a tous choqués, j’avais envie de faire quelque chose en soutien aux détenus du Hirak, mais je me sentais désarmée”, nous raconte la journaliste. “J’ai croisé Rachid Bromi lors de la manifestation du dimanche en soutien aux détenus du Hirak et au fil d’une discussion nous avons eu l’idée de lancer cette initiative, car au final nous sommes tous concernés par ces condamnations”, poursuit-elle.
Parmi les signataires, on retrouve plusieurs noms connus, à l’instar de l’ancien ministre de la Culture Mohammed El Achari, l’écrivain Abdelkrim Jouaiti, les actrices Amal Ayouch, Samia Akariou et Nora Skalli, le réalisateur Nabil Ayouch, l’acteur Driss Roukh ou encore le journaliste Khalid El Jamaï. “Il est vrai que certaines personnes n’ont pas donné suite à notre sollicitation, mais il y a un grand élan de solidarité qui prouve que les artistes ont leur mot à dire sur des questions comme celle du Hirak et chaque jour la liste s’allonge”, estime Fatima Ifriki.
Les signataires dénoncent “les condamnations injustices et lourdes des détenus du Hirak du Rif et de Jerada et se solidarisent avec leurs familles”, peut-on lire dans le texte de présentation de la pétition. Ils expriment en outre leur “préoccupation face au retour des procès politiques et les peines sévères à l’encontre des manifestants et les journalistes”.
Ils en appellent également à “toutes les institutions, les élites politiques et activistes ainsi que toutes les consciences nationales vivantes et sages qui croient aux valeurs de liberté d’expression et aux droits de manifester pour une vie digne, d’écouter la voix de la société et la colère de ses classes”. La pétition réclame enfin “la libération des détenus du Hirak selon les formules juridiques possibles qui préservent la dignité de tous”.