En plus des destructions éventuelles de postes et de métiers, l’OCDE estime dans un rapport présenté à Berlin que 32% des emplois actuels sont susceptibles d’être « profondément transformés« . Selon Angel Gurria, le Secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, le manque de préparation à ce basculement dans l’ère numérique constitue une bombe à retardement sur le plan social et politique.
« Il est important que les individus aient le sentiment qu’ils seront soutenus s’ils sortent perdants des transformations en cours, et qu’ils seront aidés dans leur recherche de nouvelles et meilleures opportunités« , plaide-t-il dans un communiqué. Or, selon l’institution, 56% de la population adulte des pays de l’OCDE n’a que des compétences « basiques » ou inexistantes en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC).
En priorité, l’organisation recommande aux pays membres d’insister sur l’offre de formation professionnelle: « campagnes d’information » et offres de formations « plus flexibles » et adaptées au rythme des employés actifs. Les dispositifs incitant à la formation, par exemple le « compte personnel » mis en place en 2015 en France, se heurte à un sous-investissement de la part des employeurs, notamment aux Etats-Unis déplore par ailleurs le rapport. Egalement dans le viseur de l’organisation, la proportion croissante de « travailleurs indépendants ». Un travailleur sur 7 travaille à son compte, et se trouve généralement à l’écart des offres de formation ou de reconversion.