Les étudiants en médecine des universités publiques ont décidé lundi qu’ils boycotteraient leurs examens du deuxième semestre. Face à la concurrence annoncée d’étudiants issue du privé, ils crient à la “concurrence déloyale” et à “l’iniquité”.
Dans une déclaration à TelQuel Arabi, Ayoub Aboubiji, le coordinateur national des étudiants en médecine explique cette décision : “Tous les étudiants en médecine, en pharmacie ou en médecine dentaire ont décidé, suite à des assemblées générales qu’ils ont tenues le lundi 22 avril, de boycotter les examens du second semestre. On organisera également des marches pour protester dans leurs villes respectives durant la semaine”. Il ajoute : “Les médecins résidents de différents hôpitaux régionaux vont rejoindre la cause en boycottant les examens”.
Les ministères de l’Education et de la Santé avaient pourtant essayé de rassurer les étudiants en affirmant dans un communiqué publié le 17 avril qu’ils avaient “interagi positivement” avec les étudiants en médecine et que leurs revendications bénéficieraient “de l’attention requise”. Le communiqué soulignait que “des éclaircissements supplémentaires ont été présentés aux représentants des étudiants” en précisant que des mesures seront prises pour réhabiliter, élargir, améliorer et encadrer les espaces dédiés à la formation hospitalière.
Pour ce qui est du concours d’internat, le communiqué réaffirmait, à l’instar d’un précédent daté du 15 mars, que “le statut actuel ne permet pas aux étudiants inscrits aux Facultés de médecine privées de participer aux concours d’internat organisés par les Facultés de médecine et de pharmacie”. La même source indiquait que les cahiers des normes pédagogiques nationales (CNPN) concernant le diplôme de docteur en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire seraient mis à jour et améliorés, avec la contribution des représentants des enseignants chercheurs et des représentants des étudiants. Ce point faisait partie des revendications des aspirants médecins.
“Nous ne nous sommes plus réunis avec les ministères chargés du dossier depuis le 12 avril dernier”, affirme pour sa part Ayoub Aboubiji à TelQuel Arabi.
Les étudiants en médecine des facultés publiques réclament que les places dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU) leur soient réservées de façon exclusive en barrant la route à leurs futurs confrères issus des universités privées. Ils revendiquent aussi que les deux cursus soient soumis aux mêmes exigences, notamment en ce qui concerne la note éliminatoire au baccalauréat pour accéder en faculté de médecine.
De leur côté, les étudiants du privé font valoir le fait que leurs universités sont considérées comme “semi-publiques” et que leur diplôme est reconnu comme équivalent à celui du public, en se basant sur la confirmation du chef du gouvernement publiée en 2017 au Bulletin officiel. Ils s’inquiètent que les 650.000 dirhams investis dans leurs cinq ans d’étude soient réduits à un concours parallèle au concours national, qui les priverait notamment de certaines spécialités.