Des pointures pour le 72e Festival de Cannes

Les vétérans Ken Loach, Terrence Malick, Pedro Almodovar ou encore les frères Dardenne seront en compétition lors du 72e Festival de Cannes, aux côtés de nouveaux venus, mais sans le très attendu Quentin Tarantino à ce stade, dont le nouveau film n'est pas encore prêt.

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Romantique et politique sera cette sélection », a lancé le délégué général du Festival Thierry Frémaux, lors d’une conférence de presse. « Vous verrez des réalisatrices, des premiers films, des Américains, des zombies, des manipulations génétiques, des peintres et des peintresses (sic), des chanteurs, des flics, des parasites, des mafiosos violents et des juges intègres, des chômeurs, des migrants », a-t-il ajouté. Il y aura « une certaine prédominance du cinéma de genre » et « des films de petits groupes humains, et parfois d’individus qui se battent contre l’adversité », ainsi que « de beaux portraits féminins ».

Au total, dix-neuf films seront en compétition du 14 au 25 mai pour la Palme d’or, que devra attribuer un jury présidé par le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu. Très attendu, le dernier opus de Quentin Tarantino, « Once Upon A Time In Hollywood » avec Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, n’a pas été cité car « encore au montage », mais le Festival se réserve la possibilité de l’accueillir s’il est prêt à temps.

Plusieurs autres réalisateurs plus que confirmés sont en revanche déjà assurés d’être sur la Croisette. C’est le cas du vétéran britannique Ken Loach, 82 ans, déjà quatorze fois sélectionné et deux fois couronné par la Palme d’or, qui sera là avec « Sorry We Missed You », un « Ken Loach ‘kenloachien’ », a plaisanté Thierry Frémaux.

Autres représentants du cinéma social européen, déjà deux fois palmés aussi, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne seront là quant à eux avec « Le jeune Ahmed », sur la radicalisation d’un adolescent, tandis que l’Espagnol Pedro Almodovar, pour la sixième fois en compétition, sera de retour avec « Douleur et gloire », centré sur un réalisateur mélancolique incarné par Antonio Banderas.

Le très secret Terrence Malick, 75 ans, sera en lice avec « Une vie cachée », huit ans après sa Palme d’or pour « The Tree of life ». Son compatriote Jim Jarmusch ouvrira le Festival avec son film de zombies « The Dead don’t die », avec Bill Murray, Adam Driver et Iggy Pop, et le contingent américain sera complété par un nouveau venu en compétition, Ira Sachs, pour « Frankie », avec Isabelle Huppert.

L’Italien Marco Bellocchio, 79 ans, sept sélections au compteur, reviendra avec « Le traître », dix ans après « Vincere », et le Québecois Xavier Dolan avec « Matthias et Maxime », trois ans après son Grand Prix pour « Juste la fin du monde ». Côté français, le réalisateur Arnaud Desplechin sera pour la sixième fois en compétition avec « Roubaix, une lumière », un film inspiré d’un fait divers avec Roschdy Zem, Léa Seydoux et Sara Forestier.

Il sera rejoint par les réalisatrices Céline Sciamma, pour « Portrait de la jeune fille en feu » avec Adèle Haenel, et Justine Triet pour « Sibyl » avec Virginie Efira, ainsi que par Ladj Ly, membre du collectif Kourtrajmé, pour son premier long métrage « Les Misérables », sur les banlieues. La réalisatrice Mati Diop, nièce du cinéaste sénégalais Djibril Diop Manbety, présentera son premier film de fiction « Atlantique », une histoire de migrants, et une quatrième femme sera en compétition, l’Autrichienne Jessica Hausner pour « Little Joe ».

Après trois femmes en lice pour la Palme l’an dernier — un Festival marqué par la montée des marches de 82 femmes du 7e Art, dans le sillage de #MeToo–, cette sélection en compétition est la plus féminine de l’Histoire, à égalité avec celle de 2011, même si elles restent très minoritaires. Au total, 13 femmes seront présentes dans l’ensemble de la sélection, composée d’une cinquantaine de films, a souligné Thierry Frémaux.

Des événements auront lieu aussi hors compétition, avec notamment la présentation des « Plus belles années d’une vie » de Claude Lelouch, nouvelle suite 53 ans après son légendaire « Un homme et une femme », Palme d’or en 1966, avec les mêmes acteurs, Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, tandis qu’une Palme d’or d’honneur sera remise à l’acteur Alain Delon.

Le chanteur Elton John sera lui aussi à l’honneur avec la présentation hors compétition de son biopic « Rocketman », réalisé par le Britannique Dexter Fletcher.