Avant la résolution du Conseil de sécurité, Bourita s’entretient avec Lavrov à Moscou

Le ministre des Affaires étrangères a rencontré son homologue russe, Serguei Lavrov aujourd'hui à Moscou. En plein milieu d’une période-clé, les deux diplomates ont “abordé les questions régionales d’intérêt commun notamment la situation en Afrique du Nord et dans le monde arabe”. 

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Entretien entre Nasser Bourita et Sergueï Lavrov en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2018. Crédit: MAECI

Nasser Bourita, et son homologue russe, Serguei Lavrov, se sont entretenus en marge du 5e forum de coopération arabo-russe qui s’est tenu ce mardi dans la capitale russe.

Une rencontre lors de laquelle les deux diplomates “se sont félicités de l’excellence des relations” entre le Maroc et la Russie tout en convenant “de mettre en place un mécanisme régulier de concertation diplomatique entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays”.

Lors de leur échange, les deux ministres ont également “abordé les questions régionales d’intérêt commun notamment la situation en Afrique du Nord et dans le monde arabe”, indique l’agence de presse MAP sans donner plus de détails.

Rencontres avec trois membres du Conseil de sécurité

Cette rencontre intervient quelques semaines seulement après une visite du chef de la diplomatie russe à Rabat lors de laquelle Serguei Lavrov a eu notamment l’occasion de s’entretenir avec le roi Mohammed VI. Il s’agit également de la troisième rencontre du ministre des Affaires étrangères marocain avec le représentant d’un pays membre du Conseil de sécurité.

Avant de s’entretenir avec Serguei Lavrov,  Nasser Bourita avait reçu le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques, David Hale, à Rabat le 8 avril avant de rencontrer  le vice-émir Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, prince héritier de l’émirat du Koweït, qui est un membre non permanent du Conseil de sécurité. Lors de ces deux entretiens, les “questions régionales d’intérêt commun” avaient également été abordées.

Ces visites interviennent au milieu d’un mois d’avril traditionnellement important pour le dossier du Sahara. Au début du mois, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait publié un rapport dans lequel il faisait état de plusieurs violations des droits de l’Homme par le Maroc au Sahara et de violations de l’accord militaire numéro 1 par le Royaume et le Polisario.

Quelques jours plus tard, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, procédait à un briefing devant le Conseil de sécurité. A l’issue de cette réunion, les membres de l’instance onusiennes ont appelé les parties au conflit à demeurer engagées dans un processus de paix “constructif”.

Moscou, une voix qui compte

Désormais, il revient au “Groupe des Amis du Sahara” composé des Etats-Unis, de la France, de l’Espagne, de la Russie et du Royaume-Uni de rédiger la résolution relative au mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara (MINURSO). Selon le calendrier prévisionnel de l’ONU, le texte doit être soumis au vote le 29 avril prochain.

A noter que la Russie s’était abstenue de voter la résolution relative à la MINURSO au mois d’octobre dernier. “À travers cette abstention, la Russie veut dénoncer l’absence de consultation quant au contenu de la résolution, analysait une source diplomatique marocaine au lendemain du vote.

À l’ONU, et sur plusieurs dossiers, les penholders ont tendance à s’approprier les résolutions dont ils se sont vus confier la rédaction”,poursuivait notre interlocuteur qui affirmait également que le vote russe pouvait s’expliquer “des tensions liées à des dossiers plus importants que le Sahara”.

Officiellement , la Russie avait justifié  son abstention par le fait que la résolution adoptée le 31 octobre constituait une tentative de déroger aux  “paramètres convenus au sein du Conseil de sécurité pour encadrer les parties au conflit”.