Hirak : La police dément avoir empêché Nawal Benaissa de quitter le Maroc

L’agence de presse espagnole EFE rapporte ce vendredi que Nawal Benaissa, figure du Hirak d’Al Hoceima, aurait été empêchée de quitter le territoire marocain alors qu’elle voulait se rendre aux Pays-Bas. Une information “totalement erronée”, nous a affirmé une source policière. Détails.

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Nawal Benaissa lors d'une manifestation du Hirak, à Al Hoceima en 2017. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Nawal Benaissa n’a pas été empêchée de quitter le territoire”, nous affirme une source policière contactée dans l’après-midi. Une déclaration qui contredit une information publiée par l’agence de presse espagnole EFE qui, dans une dépêche publiée dans la matinée du 12 avril, affirme que la militante et figure du Hirak aurait été retenue alors qu’elle tentait de se rendre aux Pays-Bas où elle devait participer à une conférence sur la justice sociale organisée par le Parti socialiste néerlandais.

Quand je suis arrivé au commissariat de police de l’aéroport de Nador ce matin, ils m’ont dit que mon passeport avait été annulé par le ministère de l’Intérieur et que je ne pouvais pas voyager”, a déclaré Benaissa à EFE. “Une information totalement erronée”, nous assure notre interlocuteur au niveau de la police. Selon cette source, la militante “s’est présentée à 8h00 à l’aéroport Al Aroui de Nador, accompagnée de son fils de 5 ans. Une fois que les formalités frontalières ont été remplies, il s’est avéré d’après le pointage que le passeport de son fils est annulé, alors que le sien est toujours valide. Elle a dit aux policiers qu’elle allait régler ça et revenir, mais elle n’est finalement pas revenue”.

Elle n’a donc pas été empêchée de quitter le territoire. C’est une citoyenne marocaine comme les autres. Elle doit juste faire en sorte que le passeport de son fils soit en règle”, précise la même source. Contactée dans l’après-midi, Nawal Benaissa est restée injoignable.

Avec Silya Ziani, Nawal Benaissa, 37 ans, était considérée comme l’une des figures féminines du Hirak. En juin 2017, la militante avait fait savoir qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt et qu’elle avait décidé de se livrer à la police. En février 2018, elle a été condamnée à une peine de 10 mois de prison avec sursis et à une amende de 500 dirhams pour “participation à une manifestation non autorisée”, “insulte à agents de la force publique”, et “incitation à commettre des infractions pénales”. Un verdict qui a été confirmé en appel le 17 janvier 2019.