A l’approche du mois de ramadan, les distributeurs de carburant menacent de cesser leur activité durant le mois sacré. L’origine de ce problème : la facturation électronique. Une question restée en suspens depuis le mois de janvier, et qui est aussi au coeur d’un litige entre l’Exécutif et les commerçants.
Les nouvelles mesures fiscales édictées par la Direction générale des impôts imposent aux commerçants de délivrer des factures numérotées et en série continue. Pour cela, ils doivent se doter d’un logiciel de facturation homologué par l’administration fiscale et d’un système d’information permettant d’avoir une base de données commune avec le fisc.
Problème : cette disposition n’est pas respectée par les clients des distributeurs de gaz selon Mohamed Benjelloun, président de l’Association des distributeurs de gaz au Maroc. D’autres commerçants refusent également de présenter leur numéro de patente précise la même source.
Pourtant, les nouvelles mesures sur la facturation électronique ne concernent pas les détaillants, mais les commerçants générant un chiffre d’affaires annuel de plus de deux millions de dirhams.
Face à ce blocage, les distributeurs de gaz ont entamé un dialogue avec le ministère chargé des Affaires générales. “Nous avons rencontré Lahcen Daoudi et les responsables de la DGI. Nous avons exposé nos problèmes et nos revendications. Depuis, nous attendons un retour, mais en vain”, nous explique le président de l’Association des distributeurs de gaz.
“Il est temps que l’on hausse le ton”, affirme Mohamed Benjelloun. D’après lui, les distributeurs de gaz pourraient donc, “en dernier recours”, faire grève durant le mois de ramadan. Contacté par TelQuel, Lahcen Daoudi, le ministre chargé des Affaires générales, n’a pas répondu à nos sollicitations.
En revanche, dans les colonnes du quotidien Assabah ce mardi, le ministre indique que : “le gouvernement ne peut pas modifier des textes qui figurent sur la loi de finances 2019 pour répondre à toutes les demandes”. Néanmoins, Lahcen Daoudi a promis qu’il “ferait le nécessaire au moment de préparer la loi de finances 2020”, avant d’affirmer que “les produits consommés par les citoyens durant le mois sacré seront disponibles de façon régulière et normale sur le marché”.