Jésus, comme nulle part ailleurs dans le monde arabe

A une semaine de la visite du Pape François au Maroc, prévue les 30 et 31 mars, TelQuel a passé deux jours à l’institut de formation œcuménique intra-chrétien Al Mowafaqa, à Rabat. Un lieu qui maintient en tension féconde une identité religieuse minoritaire mais affirmée, et la reconnaissance de l’altérité. Reportage.

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L’institut œcuménique a été fondé par deux amis  : le pasteur Samuel Amedro, de l’Eglise évangélique, et l'archevêque Vincent Landel, du diocèse de Rabat. Crédit: Yassine Toumi

Il y a un je-ne-sais-quoi entre les murs de l’institut Al Mowafaqa, à quelques pas de la cathédrale Saint-Pierre à Rabat. Un ascétisme sporadique, une allégresse prudente. Une atmosphère studieuse, aussi. À neuf heures, pas de sonnerie stridente, les élèves se réunissent d’eux-mêmes dans une petite salle de classe aseptisée pour la “méditation”, terme habilement choisi, au carrefour du laïc et du mystique. Il s’agit pourtant bien d’une prière, d’un Pater noster qui se clôture inéluctablement par un amen, qu’on chuchote, chantonne, clame, c’est selon. Parfois, c’est un catholique qui conduit la prière, parfois un protestant. Plus que l’alternance religieuse, Al Mowafaqa vise l’œcuménisme intra-chrétien, la conscience spirituelle “d’appartenir à une et même grande famille: le christianisme”, explique Jean Koulagna, professeur d’Ancien testament et de philosophie biblique. Sa nomination…

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