L’opulence, ce n’est pas pour lui. Celui qui avait l’habitude de se déplacer en bus ou en métro dans son diocèse de Buenos Aires s’est même refusé la Huracán blanche à liseré jaune équipée d’un moteur V10 de 5,2 litres développant 610 ch offerte par Lamborghini en 2018, préférant la mettre aux enchères au profit d’oeuvres caritatives : 715.000 euros pour la reconstruction d’un village en Irak et une association pour les prostituées en Italie. Le pape François, ce n’est pas mère Teresa, mais presque.
Lui, il préfère sa petite 4L Renault modèle 1984 ou sa Ford Focus digne d’un vieux curé de Vérone. Modeste, mais blindée. Une verrière climatisée entoure chaque “papamobile”, conçue pour résister à un fusil AK-47 ou à l’explosion d’une grenade. Un dispositif rendu nécessaire par la tentative d’assassinat sur Jean-Paul II en 1981 dans sa Fiat Campagnola.
La “papamobile”, déclinée dans toutes les langues, de “Popemobil” à “Papamovil” en passant par “Pausmobiel”, est la voiture du pape lorsqu’il se trouve dans son micro-Etat du Vatican et lors de ses sorties officielles. Et à chaque voyage sa “papamobile”.
Si tous les véhicules sont immaculés SCV 1 (Stato Citta del Vaticano) en rouge sur fond blanc, la marque, elle, change. Fiat, Toyota, Citroën, Mercedes… Les constructeurs ont bien compris l’enjeu marketing en offrant à l’évêque de Rome un modèle sur mesure.
Dans quel “papamobile” le Pape François déambulera pour rejoindre l’esplanade de la Tour Hassan, samedi 30 mars ? Là est la grande question. À Abu Dhabi, sa dernière chouchoute était la Jeep Wrangler.
Renault 4
Offerte par un prêtre dans une petite ville près de Vérone en Italie en 2013, la 4L modèle 1984 affichant 300.000 kilomètres au compteur est à l’image du pape François : c’est un vulgum pecus (le commun des mortels) comme nous autre. En plus, elle lui rappelle sa bonne vieille 4L, celle qu’il conduisait en Argentine.
Hyundai Santa Fe
Le 1 avril 2009, Hyundai annonce son tout dernier modèle de “papamobile” “spécifiquement destiné aux chefs religieux du monde”. Dans un communiqué de presse au ton farceur, le constructeur propose aux leaders religieux d’adopter “des styles de vie moins ostentatoires”. Parole d’évangile pour le pape François qui acquiert, en 2014, une Hyundai Santa Fe. Moins ostentatoire, en effet.
Jeepney
Lors de son voyage aux Philippines, le pape François a opté pour le jeepney, moyen de transport en commun très populaire dans le pays. Ce sont à l’origine des Jeeps abandonnées par l’armée américaine à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, réputées pour leurs décorations flamboyantes. Le modèle du pape était d’un blanc immaculé, évidemment.
Isuzu D-Max
Mais il s’est laissé tenter par carrosse un cran plus bling-bling, toujours aux Philippines : un Isuzu pimpé à la sauce papale : trône en cuir italien et bouclier anti-pluie.
Kia Sedona
Dans certains voyages et par souci d’en simplifier la logistique, un véhicule spécial est fourni au Pape. Ces véhicules sont produits dans le pays hôte par une firme locale, souvent sur un châssis de véhicule utilitaire, et rendent donc hommage à l’industrie et aux travailleurs de ce pays. C’est donc tout naturellement que le pape François s’est baladé en Kia Sedona et Kia Soul lors de son déplacement en Corée du Sud.
Jeep Wrangler
Lors de sa visite aux États-Unis en 2015, pas de mastodonte, mais une simple Fiat 500L. Le constructeur italien a également offert au pape une Jeep Wrangler, qu’il ne quitte plus. La Jeep possède un bouclier protecteur sur le dessus, mais des côtés ouverts pour permettre au souverain pontife de saluer les fidèles. Interrogé sur sa tendance à adopter des voitures ouvertes, le pape François a confié à un journal espagnol que la coupole fermée était une “boîte de sardines en verre”. La sécurité, cela ne l’inquiète pas plus : “Regardons les choses en face, a-t-il déclaré, à mon âge, je n’ai pas grand chose à perdre.”