Plus de 500 participants étaient attendus à la 3e édition de la Conférence internationale du sucre à Casablanca sous la thématique “La région MENA : une puissance en émergence!”. Mohamed Fikrat, PDG de COSUMAR depuis 2004, et président de l’Association professionnelle sucrière (APS), en a profité pour dresser la situation sucrière au Maroc et dans la région MENA ainsi que les différents modèles de développement du secteur.
L’évènement était également l’opportunité pour le géant du sucre chérifien de rencontrer les acteurs de la région MENA, partenaires potentiels dans l’optique d’une expansion commerciale.
La région MENA en ligne mire
Le patron de COSUMAR s’est penché sur les perspectives économiques du groupe à l’international. “Cette conférence est l’occasion de développer notre activité d’export”, a-t-il déclaré. En effet, son groupe a réalisé des investissements au port de Yanbu en Arabie-Saoudite pour une raffinerie qui produira 850.000 tonnes/an. D’après Mohamed Fikrat, le chantier est achevé à 70% . “Si tout va bien, nous commencerons la production avant fin 2019”, précise l’industriel.
Il faut dire que les enjeux sont de taille pour COSUMAR, qui ambitionne de devenir une grande puissance dans la zone MENA. Le marché du sucre dans la région représente une croissance annuelle de 24%, et concentre un tiers des échanges mondiaux concernant l’or blanc. De plus, la région MENA importe actuellement 75% des exportations brésiliennes de sucre brut.
Solidité de la base arrière
Fort de sa position monopolistique au Maroc, COSUMAR assure aujourd’hui 100% des besoins de la population marocaine en sucre blanc et 50% en sucre brut. L’autre moitié étant importée depuis le Brésil. En 2016, la société marocaine générait près de 8 milliards de dirhams de chiffres d’affaires, comptait plus de 80.000 familles d’agriculteurs partenaires et employait 5.000 personnes.
La capacité journalière de production sucrière marocaine est aujourd’hui de 6.500 tonnes par jour. Un rythme atteint grâce notamment au milliard de dirhams investi dans la recherche et le développement pour booster la filière. Son rendement a en effet explosé. En 2009, le Maroc avait une productivité agricole en sucre de 9 tonnes par hectares. Désormais, plus de 12 tonnes qui sont produites par hectare aujourd’hui.
Cette hausse de la productivité sucrière est également le fruit d’une coopération entre COSUMAR et le géant national des phosphates (OCP) visant à équiper les acteurs agricoles de la filière en engrais spécialisés et adaptés à leurs besoins pour augmenter les rendements des récoltes.