Plusieurs syndicats appellent à une grève générale le 20 février

Le 8ème anniversaire du Mouvement du 20 février devrait être marqué par une "grève générale" de la fonction publique.

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Cet été, les manifestations pour demander l'intégration des contractuels 
à la fonction publique se 
sont multipliées. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Trois centrales syndicales parmi les plus représentatives, la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l’Organisation démocratique du travail (ODT) ont lancé un appel aux fonctionnaires des administrations publiques et des collectivités territoriales pour une grève générale le 20 février. Le syndicat d’Al Adl Wal Ihssane a également annoncé qu’il se joindrait à a grève. L’un des points phares de leur revendications : la reprise du dialogue social.

“Le 20 février représente une date que nous devons commémorer puisque c’était un mouvement populaire qui a permis de mener vers une réforme constitutionnelle dans le pays, et de donner plus de force aux militants pour qu’ils revendiquent leurs droits politiques, économiques et sociaux”, explique à TelQuel, Abdelkader Zaër, secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui déplore “l’absence de dialogue social” actuel

Même son de cloche chez Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT qui précise que depuis 2011 il n’y a pas eu “de négociations ou de dialogue social sérieux”. Il pointe également du doigt la “suspension et la non-application” de certains articles de l’accord de 2011, conclu entre les syndicats et Abbas Al Fassi, Premier ministre à l’époque.

Meilleures conditions de travail

Le secrétaire général de la CDT déplore aussi la hausse des prix résultant selon lui de lal politique “d’un gouvernement qui prend des décisions sans prendre en compte le peuple”. Ainsi, selon lui, l’Exécutif “a noyé le pays dans la dette” et ne dispose pas d’un programme social permettant “d’améliorer les conditions de travail, de réformes, que ce soit dans l’enseignement, dans la santé, dans les transports,etc”.

L’Organisation démocratique du travail (ODT) précise dans un communiqué, nombre de revendications dont “une plus grande cohérence dans le financement des secteurs sociaux et des exonérations fiscales”, la mise en place d’un “nouveau barème de l’impôt sur le revenu”. La centrale syndicale a également appelé à “une politique économique et sociale solidaire” basée sur “l’investissement dans les ressources humaines, la recherche et le développement, l’industrie et l’innovation” et plaide pour la création d’emplois de qualité pour les jeunes diplômés. L’ODT souhaite également une meilleure égalité salariale entre les femmes et les hommes, une augmentation des salaires et une protection sociale complète.

Le syndicat d’Al Adl Wal Ihssane a annoncé sa participation à la grève nationale, comme le déclare à TelQuel Mohamed Ben Messaoud, secrétaire général du-dit syndicat. “Nous sommes concernés par cette grève pour plusieurs raisons, comme le blocage du dialogue social, le refus gouvernemental de plusieurs revendications syndicales, comme la hausse des salaires malgré la faiblesse du pouvoir d’achat des citoyens,” déclare-t-il. Le syndicat d’Al Adl Wal Ihssane demande notamment une augmentation des salaires et une préservation des libertés syndicales.

En décembre 2018, le dossier du dialogue social, paralysé depuis plusieurs mois, a été pris en main par le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. Il a été chargé de trouver un terrain d’entente avec les centrales syndicales pour trouver des solutions.