Saisonnières marocaines: les mères célibataires auront la priorité

Longtemps exclues du programme de travail saisonnier en Espagne, les mères célibataires sont désormais « prioritaires », a affirmé  le directeur de l'ANAPEC le 14 février.

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Plantation de fraise dans la région de Huelva. Crédit: AFP

S’exprimant le 14 février lors d’une conférence organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) en marge du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Casablanca, le directeur de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), Abdelmouneim Madani, a estimé que « le travail des femmes en Espagne est une importante opportunité pour leur émancipation économique ». D’après lui, la priorité du recrutement pour les prochaines campagnes sera donnée aux mères célibataires.

« Ces dernières années, elles étaient exclues du programme, car les critères de sélection priorisaient les femmes mariées, les divorcées et les veuves. Mais cette année, j’ai personnellement tenu à ce qu’on recherche des profils de mères célibataires », a-t-il affirmé. Pour ce faire, l’ANAPEC a contacté une association qui prend en charge les mères célibataires. « Nous en avons trouvé un bon nombre qui remplit les critères de sélection », s’est-il félicité.

Pour Abdelmounaim Madani, « il est essentiel d’encadrer ces femmes afin qu’elles travaillent une fois de retour au Maroc ». C’est, selon lui, « une richesse nationale qui se forme et dont il faut profiter ». Le directeur de l’ANAPEC a également assuré que les producteurs espagnols ont toujours salué les compétences des travailleuses marocaines. En 2019, le ministère du Travail espagnol a autorisé le recrutement de 19 179 ouvrières marocaines dans les exploitations agricoles de Huelva, dans le sud du pays.

En octobre 2018, le quotidien espagnol El Pais révélait, citant des chiffres communiqués par le secrétariat d’État espagnol aux migrations, que sur 15.134 travailleuses marocaines parties pour la campagne de cueillette de fraise en février de la même année, au moins 1.424 d’entre elles sont restées dans la péninsule ibérique après la fin de leur contrat en juin. Dix saisonnières avaient alors porté plainte pour harcèlement sexuel contre leur employeur. La justice espagnole a classé l’affaire sans suite, estimant qu’il n’y avait pas assez de preuves.