C’est une surprise ! », réagit un écrivain marocain sous couvert d’anonymat. « Imprévisible ! » clame un éditeur de la place. Ce 14 février à l’auditorium du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, l’ambassade de France au Maroc célébrait l’amour des livres, à l’occasion de la 25e édition du Prix Grand Atlas. Et c’est le chercheur et enseignant, Ahmed Boukous, actuel président de l’Institut royal de la culture amazighe, qui se voit décerner le grand prix dans la catégorie « Fiction francophone », pour son premier roman Rhapsodies de Tanit la captive, publié aux éditions La croisée des Chemins.
«Le prix permet depuis un quart de siècle de diffuser la pensée contemporaine, d’enrichir le débat d’idée entre nos deux pays et soutenir l’édition francophone au Maroc », explique Clélia Chevrier Kolačko, Conseillère de coopération et d’action culturelle et Directrice générale de l’Institut français du Maroc.
L’oeuvre d’Ahmed Boukous, qui retrace un fragment de vie de Tanit, tentant tant bien que mal de s’émanciper du joug du conservatisme, concourait au prix avec 16 autres fictions francophones, notamment Les Aits chéris (Sirocco) de Zakya Daoud, Le secret de la grande avenue (La croisée des chemins) d’Abdallah Saaf ou encore La bouteille au cafard (Virgule) de Mohamed Nedali. L’universitaire succède ainsi à Réda Sadiki, primé en 2016 pour son roman Le cahier de Zahir (Le Fennec).
Le jury présidé par la philosophe Barbara Cassin a décerné le prix de la traduction ex aequo à Hamid Guessous pour la traduction du roman La matière de l’absence de Patrick Chamoiseau et Azzeddine Chentouf pour la traduction de l’essai L’Ecriture du désastre de Maurice Blanchot. Les trois auteurs primés ont reçu un chèque de 40.000 dirhams chacun. Les couvertures de leurs livres, elles, seront parées bientôt d’un bandeau rouge pour marquer leurs distinctions respectives. De quoi réconcilier le lectorat marocain avec ses écrivains ?