Une escroquerie qui cible les concessionnaires automobiles. Dans une lettre envoyée par Bank Al-Maghrib à toutes les sociétés de financement, la direction de la Supervision Bancaire alerte sur « un mode opératoire de détournement de fonds ciblant des concessionnaires automobiles à travers la création de sociétés fictives, l’ouverture de comptes bancaires, falsification des actes bancaires et usurpation d’identité. » La lettre a été publiée par L’Economiste dans son édition du 14 février.
Selon le quotidien, l’escroquerie s’élèverait à ce jour à 8 millions de dirhams. Les arnaqueurs créent des sociétés fictives avec des fausses cartes d’identités nationales. Une fois le chéquier de la société délivré par la banque, ces derniers se présentent chez un concessionnaire pour commander une voiture avec un chèque au nom de la société fictive, et dont le montant correspond aux frais de dossier. Après une ou deux semaines, ces personnes se présentent devant le concessionnaire pour annuler leur commande. Le concessionnaire rembourse l’avance sous forme de chèque non endossable et libellé au nom du représentant légal de la société fictive. Une fois le chèque en main, l’escroc falsifie le montant « d’une manière professionnelle en effaçant mécaniquement le montant initial et le remplace par une grosse somme, » décrit une source à l’Economiste. Le plus gros chèque traficoté est de 3,6 millions de dirhams.
Deux hommes auraient été identifiés par la Brigade des crimes économiques et financiers, qui collabore dans cette affaire avec la banque centrale pour retracer les données bancaires et les opérations frauduleuses effectuées. D’après l’Economiste, trois sociétés escroquées ont été identifiés : Hyundai pour 1,8 millions de dirhams, Sopriam Peugeot pour 2,4 millions de dirhams et Volvo Maroc pour 3,6 millions de dirhams. Les chèques pour les commandes varient, quant à eux, de 2000 à 10.000 dirhams. Les chèques ont été encaissés via Attijariwafa Bank et CIH. A l’heure actuelle, Bank Al Maghrib et la Direction générale de la sûreté nationale cherchent encore à identifier d’autres victimes.
