L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) est en état d’alerte. Après la découverte de plusieurs cas de fièvre aphteuse chez des bovins le 7 janvier dans les provinces de Fquih Ben Saleh, Khouribga, Sidi Bennour, et Tanger, l’Office a mobilisé ses troupes pour circonscrire et éliminer les foyers de cette maladie virale, et poursuivre la campagne de vaccination du cheptel dans le cadre d’une campagne de prophylaxie sanitaire plus généralisée. Or, en dépit des efforts déployés, d’autres cas ont été déclarés le 5 février dans la localité de Had El Ain, dans la région de Rhamna.
Des mesures prophylactiques
Après l’analyse des échantillons effectuée au niveau des laboratoires d’analyses nationaux, et appuyée par des laboratoires internationaux, il a été confirmé qu’il s’agit d’une nouvelle souche du virus de la fièvre aphteuse, répandue dans plusieurs pays africains, et n’a jamais touché le Maroc auparavant.
Suite à cela, une alerte a été lancée au niveau des délégations régionales concernées, et une batterie de mesures visant à éviter le risque de propagation de la maladie a été adoptée par l’ONSSA.
Ainsi, les services vétérinaires relevant de l’Office, et en coordination avec les autorités locales, interviennent immédiatement, après la détection de chaque foyer de fièvre aphteuse, en le circonscrivant et l’éliminant en moins de 24 heures, en procédant à l’abattage et la destruction de tous les bovins et ovins des exploitations contaminées, suivi d’une opération de nettoyage et de désinfection desdites exploitations, mais également des exploitations avoisinantes, souligne un communiqué de l’ONSSA.
En outre, une grande campagne de vaccination a été lancée dès le début de janvier permettant de vacciner plus d’un million de têtes de bovins contre la fièvre aphteuse à la date du 6 février. L’objectif de l’ONSSA est de vacciner l’ensemble du cheptel de bovin national à travers la mobilisation de 552 médecins vétérinaires privés mandatés, ainsi que les techniciens et vétérinaires relevant de l’ONSSA. Cette campagne ambitionne de couvrir l’ensemble du cheptel de bovin national. Cet objectif est atteint dans certaines provinces du Royaume, telles que Oujda, Boujdour et Laayoune, qui affichent un taux de vaccination à 100%, affirme l’Office.
Conformément à l’article 7 de la loi n°1-75-292 éditant les mesures propres à garantir les animaux domestiques contre les maladies contagieuses, l’ONSSA annonce qu’il procède à l’indemnisation des éleveurs dont le cheptel a été touché par la fièvre aphteuse. Les montants de l’indemnisation varient selon le type, l’âge et la race de l’animal et tout en prenant en compte les prix du marché.
L’homme « hors risque »
Contacté par TelQuel, le docteur Badre Tnacheri Ouazzani, président du Conseil national des vétérinaires se veut plutôt rassurant : « La maladie n’est pas transmissible à l’Homme, ni par le contact direct avec un animal malade, ni par la consommation de la viande et ses dérivés, ou du lait et ses dérivés ». En revanche, les professionnels du secteur déplorent des pertes économiques dues à la mort et à la destruction du cheptel. « Afin de lutter contre la dissémination de la maladie, on procède à la destruction systématique de l’ensemble des bovins des exploitations contaminées, même ceux qui ne montrent pas de signes cliniques en faveur d’une fièvre aphteuse, étant donné qu’ils peuvent être en période d’incubation », détaille le vétérinaire.