Le Maroc verra le Messi... pour un million de dollars

Trois jours après un déplacement au Malawi pour la dernière journée de qualification de la CAN, pour laquelle le Maroc est déjà qualifié, les Lions de l'Atlas vont croiser le fer avec la formation argentine. Un match amical auquel la star du FC Barcelone, Lionel Messi, devrait prendre part... moyennant un million de dollars déboursés par la FRMF.

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C’est une quasi-certitude, à moins d’un retournement de dernière minute. Le quintuple Ballon d’or Lionel Messi prendra bien part au match amical qui opposera le Maroc à l’Argentine, le 26 mars. L’information a été confirmée par le porte-parole de la Fédération royal marocaine de football (FRMF), joint par TelQuel. “Messi doit être présent au match, explique Mohammed Makrouf. Cest un accord que la Fédération, en concertation avec son manager (Lionel Scaloni, Ndlr), nous a donné.” 

Et pour ce faire, c’est peu dire que la FRMF a mis la main à la poche. “Le montant de l’organisation du match amical ne dépasse pas un million de dollar”, explique notre interlocuteur. Entre le deux fédérations, un accord de principe mentionne la présence de La Pulga – La Puce, surnom donné au meneur de jeu argentin. Un document qui prévoit également un autre montant en cas d’absence du joueur du FC Barcelone. « Si Messi n’est pas là, il y a une clause qui réduit le montant déboursé par la FRMF de 50%”, poursuit le porte-parole.

Me(r)ssi pour ce retour ?

Si le retour de la star du Barça se précise pour la fin-mars, il ne se fera donc pas sans frais pour la FRMF. C’est d’abord le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du mercredi 30 janvier, qui indiquait que l’instance du football national débourserait 10 millions de dirhams pour ce match amical si Messi joue. Par ailleurs, une autre source interrogée par TelQuel mentionne que toutes les stars de la sélection deux fois championne du monde (1978 et 1986) seront également présentes sur le sol marocain. Monnayer la venue de Messi ? Cela a déjà suscité des tollés par le passé. Quelques jours avant le début de la Coupe du monde 2018, le 9 juin, l’Argentine était attendue pour jouer un match en Israël. Coût du match symbolique pour la fédération israélienne : 2,5 millions de shekels, soit plus de 6 millions de dirhams. Une rencontre finalement annulée après que le contexte devienne électrique entre Israéliens et Palestiniens. Ces derniers voyaient en la venue de Messi, une reconnaissance de plus de Jerusalem comme capitale d’Israël, quelques jours après que Donald Trump a décidé d’installer l’ambassade américaine dans la ville trois fois sainte. Mais la pratique est néanmoins courante lors des dates FIFA concernant les matches amicaux. Des sélections “plus huppées” sont régulièrement demandée par d’autres, un peu moins, assurant ainsi des retombées financières, mais aussi d’images et de publicités conséquentes pour les différentes fédérations. La venue de Messi au Maroc s’inscrit dans cette logique, d’autant que le retour du joueur donne une saveur particulière.

Capitaine de l’Albiceleste lors du Mondial russe,Lionel Messi avait en effet volontairement décidé de se tenir à l’écart de la sélection de son pays natal, au sortir de la compétition. En cause : la contre-performance de la sélection sud-américaine qui, malgré l’élimination dès les huitièmes de finale face au futur vainqueur, l’Équipe de France (4-3), s’était distinguée par des prestations âpres et des querelles dans les vestiaires. Vieille chimère autour de la sélection lors de ces dernières années, Lionel Messi est régulièrement pointé du doigt par la presse argentine. Motif : son influence sur le choix des joueurs en fonction d’affinités sur, mais aussi en dehors des terrains. Une critique parmi d’autres dans son pays natal, où ses performances et le fait de n’avoir pas pu hisser l’Argentine vers un titre majeur sont loin des attentes comparé à ce qu’il a affiché avec le FC Barcelone, son club. La star du football mondial avait déjà décidé de mettre un terme à sa carrière en sélection après une nouvelle défaite en finale de la Copa America, en 2016 face au Chili.

Rabat tient la corde, Tanger option possible

Mais du côté de la presse argentine, puis espagnole, on croit savoir que le retour de Lionel Messi est imminent. Selon le quotidien sportif argentin Olé  “le temps d’attente est terminée” et Messi sera bien présent au Maroc après avoir disputé un match amical, le 22 mars, contre le Venezuela à Madrid. Selon Olé, Messi n’a jamais coupé le contact avec les membres du staff de la sélection, et aurait donné son accord au sélectionneur Lionel Scaloni.

Reste à savoir quelle ville accueillera la rencontre entre les Lions de l’Atlas et la formation argentine. Fermé pour rénovation, le Stade Mohammed V de Casablanca, traditionnel antre des Lions, n’abritera pas le match. Pour l’heure Rabat tient la corde “en principe”, bien que “rien ne soit officiel”, nous indique Mohammed Makrouf. Le porte-parole évoque également le Grand stade de Tanger comme deuxième option possible. À l’instar du reste du Royaume, le championnat espagnol où évolue la star argentine est particulièrement suivi à Tanger. La capitale du Détroit avait déjà pu assister à la venue de Messi et des siens, lors du match de Supercoupe espagnole, le 15 août dernier, qui a opposé le FC Barcelone au FC Séville (2-1).

Le choix définitif se fera en concertation avec Hervé Renard, afin de déterminer quel lieu semble le plus propice à la récupération des joueurs, trois jours après le match au Malawi”, ajoute une source au sein de la Fédération. Déjà qualifié pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui aura lieu en Égypte, le Maroc s’offre, avec la réception de l’Argentine, un galop d’essai de gala. Une occasion de plus pour Hervé Renard de jauger l’état de son équipe, alors que beaucoup ont fait le choix du Golfe pour poursuivre leur carrière. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Marocains et Argentins se rencontrent sur les terrains. Par deux fois les Lions s’étaient inclinés après des confrontations amicales. D’abord en 1994, en Argentine, avec un revers 3-1. Puis une autre fois, dix ans après, à Casablanca où l’Argentine s’est imposée sur le plus maigre des écarts (0-1) face à la génération finaliste de la CAN 2004. Messi n’était cette année-là, qu’à l’aube d’une carrière couronnée de succès.