Rassembler pour mieux contrôler ? Dans un article publié le 25 janvier, le New York Times annonce que Facebook a l’intention de fusionner les messageries de ses trois plateformes à savoir Instagram, Messenger et WhatsApp. Selon le célèbre quotidien, qui cite des sources au sein de l’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg, cette fusion des messageries des trois réseaux sociaux devrait avoir lieu en 2020 au plus tard.
La publicité, une nécessité
A l’heure actuelle, les trois messageries sont totalement indépendantes et ne communiquent pas entre elles. A l’horizon 2020, l’objectif de Facebook est de faire en sorte que l’infrastructure technique des trois messageries soit fusionnée permettant ainsi aux utilisateurs des trois applications de communiquer entre eux.
Cette opération permettrait à Facebook de rassembler autour de lui « un écosystème » de quelque deux milliards de comptes utilisant ces outils de communication au quotidien. L’ensemble des conversations sur ces messageries devraient, comme c’est le cas sur WhatsApp actuellement, être cryptées afin d’éviter la diffusion de ces messages.
Cette stratégie s’inscrit également dans une lutte contre les systèmes de messagerie instantanée développés par Google et Apple (iMessage). Avec cette fusion, Zuckerberg souhaite augmenter l’interconnexion du réseau social avec Instagram et WhatsApp pour une exploitation de données plus riches afin d’optimiser la publicité. Rappelons que cette dernière compte pour plus de 95% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Cette nouvelle stratégie permettrait ainsi au fondateur de Facebook d’accroitre l’engagement des utilisateurs dans l’écosystème Facebook, pour augmenter les possibilités de faire de la publicité ciblée, et cette fois-ci, sur messagerie, d’après le New York Times.
Et les données personnelles dans tout ça?
L’information a de quoi surprendre, lorsque l’on sait que Mark Zuckerberg a garanti l’indépendance de WhatsApp et d’Instagram lors de leur rachat. L’une des interrogations sur le rapprochement qui se profile concerne naturellement les données personnelles et les règles qui les entourent. Celles-ci pourraient subir des modifications suite à la fusion de ces différents services, ce qui représente un risque majeur pour leurs 2,6 milliards d’utilisateurs mensuels.
Aujourd’hui, ces réseaux fonctionnent différemment en termes d’informations requises par les utilisateurs. Whatsapp ne nécessite qu’un numéro de téléphone alors que Facebook Messenger requiert des informations bien plus poussées quant à la date de naissance, le mail, etc. Ce sera potentiellement tout un arsenal d’informations qui sera à la disposition de Facebook et d’éventuels publicitaires.
Récemment épinglé pour des histoires de violations de données personnelles et dans le scandale de Cambridge Analytica l’an dernier, le réseau social a connu une forte perte de sa valorisation boursière (200 milliards de dollars en 2018).