Annoncé le 27 novembre dernier en pleine crise des « gilets jaunes » , un « grand débat national » se tiendra en France du 15 janvier jusqu’au 15 mars 2019. Dans une lettre adressée le 13 janvier aux Français le président de la République Emmanuel Macron liste les thématiques principales qui y seront abordées : transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, démocratie et citoyenneté. Y sont également définies 35 questions qui sur les instances du régime politique français, leur fonctionnement et les pistes d’amélioration.
35 questions qui balisent le débat
« Pour moi, il n’y a pas de questions interdites. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie, » prévient le président français.
« Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales ? Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens ? A quels niveaux et pour quels services ?
Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ?
Faut-il reconnaître le vote blanc ? Faut-il rendre le vote obligatoire ?, » interroge par exemple l’Elysée.
L’immigration, sujet abrasif, a également été abordé dans la lettre du président où ce dernier demande aux français s’ils souhaitent « fixer des objectifs annuels définis par le Parlement » tout en rappelant qu’aucune remise en cause du droit d’asile n’est à prévoir.
Des remises en questions sur de larges pans de la société, mais avec toutefois une intransigeance affichée sur d’autres thématiques déjà abordées par le chef d’état l’an dernier, notamment la question de l’impôt sur la fortune (ISF) qui ne sera pas réinstauré. Emmanuel Macron annonce à ce sujet que « nous ne pouvons poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique ».
Les mairies, bureaux des doléances
Les municipalités joueront le rôle de récepteur de doléances durant ces deux mois de débat. C’est auprès d’elles que les citoyens seront amenés à s’exprimer. « Depuis quelques semaines, des maires ont ouvert leurs mairies pour que vous puissiez y exprimer vos attentes. J’ai eu de premiers retours que j’ai pu prendre en compte, » informe l’Élysée dans sa lettre. Si le chef d’Etat français ne s’est pas épanché sur les détails logistiques de cette consultation nationale inédite, son Premier ministre Edouard Philippe doit prendre la parole le 14 janvier pour expliquer le déroulement de ce grand débat ainsi que son mode opératoire.
« Ce débat est une initiative inédite dont j’ai la ferme volonté de tirer toutes les conclusions, » affirme Emmanuel Macron dans sa lettre. Il annonce qu’il rendra compte des décisions prises un mois après la fin du débat, c’est à dire mi-avril 2019, sans pour autant préciser comment seront rendues opérationnelles ces décisions. Pas encore suffisant pour convaincre les gilets jaunes de raccrocher leur veston.