Cahiers tunisiens : les droits antidumping maintenus pour 5 ans

Le ministère de l’Industrie et le ministère de l’Économie ont fixé les taux des droits antidumping appliqués sur les cahiers tunisiens entre 15 et 27%, et à 5 ans la durée d’application desdits droits.

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Les cahiers scolaires en provenance de Tunisie seront bel et bien taxés, au moins durant les 5 années à venir. La décision a été prise conjointement par les ministères de l’Industrie, de l’investissement, du Commerce et de l’Économie numérique et celui de l’Économie et des Finances, après consultation de la commission de contrôle des importations réunie le 31 octobre 2018, ainsi que les données dévoilées par la comparaison entre le prix moyen d’exportation à partir de la Tunisie et le prix de vente dans le même pays.

Selon l’arrêté conjoint publié au Bulletin officiel du 3 janvier, la durée d’application des mesures antidumping est définitivement fixée pour une période de 5 ans à compter du 4 janvier 2019. Les taux des droits antidumping n’ont pas connu de modifications par rapport aux derniers taux appliqués en septembre 2018. Ils sont donc maintenus à 15,69% sur les exportations de SITPEC, et 27,71% pour les exportations de SOTEFI  ainsi que les autres exportateurs tunisiens.

Un taux d’imposition insuffisant

Cette décision ne semble pas satisfaire les membres de l’Association des Fabricants de Cahier au Maroc (AFCM). Selon son président, Jalil Benddane, le taux appliqué sur les cahiers de la société SOTEFI est sous-évalué ce qui pose un problème pour les fabricants locaux. « Avec ce taux, les fabricants marocains seront toujours concurrencés par les Tunisiens qui appliquent des prix subventionnés. Ils seront de ce fait confronté à des problèmes en termes de rentabilité, d’estimation du prix de vente, et de la marge de bénéfice ne permettant pas d’investir et de réinvestir », explique le président de l’AFCM, et d’ajouter « il ne faut pas oublier que les cahiers tunisiens occupent 35 à 38% de la part du marché marocain ».

Rappelons que la Tunisie avait demandé l’ouverture de consultations avec le Maroc sous l’égide de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) au sujet des droits antidumping provisoires imposés par les services marocains de la douane sur ses cahiers scolaires. Jusqu’à présent, l’organe de règlement des différends de l’OMC ne s’est pas encore prononcé sur cette affaire.