Il est vrai que j’ai traversé une période difficile, comme cela arrive parfois dans la vie», a-t-il dit lors de ses voeux du Nouvel An. Le président gabonais est en convalescence au Royaume depuis fin novembre. Ali Bongo y apparaît de face, le visage marqué par un strabisme. Son élocution est fluide, sa tête et ses mains bougent légèrement. «Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je vais mieux, et me prépare à vous retrouver très vite», a ajouté le président gabonais.
«Ce discours est la preuve que le président Ali Bongo est totalement rétabli. Ses ennuis de santé sont désormais derrière lui», a indiqué le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni. En deux mois, seule une photo du président et deux vidéos, sans son, tournées à Rabat, avaient été diffusées.
Une opposition sceptique
En réaction à ce discours, l’opposition et la société civile gabonaise se sont montrées sceptiques quant à la capacité du chef d’Etat à gouverner. « Cette apparition après deux mois d’absence, au delà de l’aspect humain, sous réserve d’un montage laborieux, suscite encore plus d’interrogations et d’incertitudes sur les capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo à exercer les lourdes charges qui lui incombent« , a déclaré à l’AFP l’opposant Alexandre Barro Chambrier, président du parti Rassemblement Héritage et Modernité (RHM).
La majeure partie de l’opposition et des membres de la société civile réclament une expertise médicale sur l’état de santé du président. « Les capacités (…) d’Ali Bongo sont substantiellement affectées » et il faut « décréter la vacance du pouvoir et la mise en place d’une transition démocratique« , a écrit l’activiste des droits de l’homme Georges Mpaga sur Facebook. La vacance n’a pas été déclarée par la Cour constitutionnelle, qui a transféré en novembre une partie des pouvoirs du président au Premier ministre et au vice-président.
La communication autour de l’état de santé du président a été parcellaire depuis le début de sa maladie, alimentant de nombreuses rumeurs. Le pays est en attente d’un nouveau gouvernement et d’une nouvelle Assemblée nationale, les résultats des législatives d’octobre ayant été proclamés fin décembre par la Cour constitutionnelle, entraînant de fait la fin des fonctions du gouvernement.