La menace de l’Association marocaine des distributeurs de gaz liquide d’arrêter l’approvisionnement du marché marocain en bonbonnes de gaz n’est pas passée inaperçue. Deux jours seulement après la missive adressée au chef du gouvernement, l’appelant à ouvrir un dialogue avec les acteurs du secteur, l’Exécutif a réagi. Le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi, a ainsi tenu ce mercredi 19 décembre, une réunion avec les représentants du secteur pour prendre connaissance de leurs revendications.
«Cette réunion est venue un peu tard par rapport à la loi de Finances, toutefois, elle a été très constructive, puisqu’elle nous a permis d’entrer en contact avec les professionnels du secteur», nous explique le ministre.
Un point sur les revendications
Les distributeurs de gaz s’accordent sur la nécessité pour la tutelle de revoir deux points essentiels: le droit de timbre, et la facturation électronique. «Le droit de timbre de 0,25% qui s’applique sur les transactions en espèces pose un réel problème. Il faut savoir que le prix des bonbonnes de gaz au marché est réglementé, du coup, on ne peut pas facturer 1 dirham de plus sur le prix de vente public», nous déclare Mohamed Benfakih, secrétaire général de l’Association marocaine des distributeurs de gaz liquide.
Conformément à la loi de finances 2018, plusieurs professions libérales, notamment les pharmaciens, les kinésithérapeutes, et les notaires, bénéficieront, à partir du 1er janvier 2019, de la suppression des droits de timbre sur les transactions réglées en espèces. Le texte fait également de la facturation électronique une obligation pour toute personne physique ou morale pratiquant une activité commerciale.
Pour Mohamed Benfakih, le recours obligatoire aux factures électroniques pose un problème de taille: « 99% de nos clients refusent de recevoir des factures. Elles seront de toute façon non conformes, car elles doivent mentionner la patente ainsi que l’identifiant commun de l’entreprise (ICE). Or, la plupart des commerçants n’affichent pas de patente, et ne disposent pas d’ICE ».
Considérant que ces revendications sont «compréhensibles et légitimes», le gouvernement se dit «déterminé à ouvrir le dialogue avec les professionnels du secteur jusqu’à trouver des solutions définitives aux différents problèmes posés», nous déclare Lahcen Daoudi.
Une deuxième réunion est prévue le 8 janvier 2019 entre le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance et les représentants de l’Association. «Cette réunion intégrera les différents départements concernés par ce sujet, dont le ministère de l’Économie et des Finances, pour qu’il y ait une vision globale pour tous les problèmes du secteur», conclut le ministre.