A Tanger, la wilaya recale le budget de la commune pour 2019

Le premier-adjoint de la commune se dit étonné par le timing, alors que les budgets doivent être validés avant le 31 décembre 2018.

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Le Conseil de la commune de Tanger a été surpris de voir son projet de budget pour l’année 2019 désapprouvé par la wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, en la personne du wali Mohamed Yaakoubi. Dans une lettre adressée au maire PJD de la capitale du Détroit Bachir Abdellaoui, le wali a expliqué que sa décision par un « manque de données précises » au niveau des dépenses obligatoires et des revenus, mais aussi par le refus par les quatre arrondissements de la ville d’inclure certaines dépenses dans le projet de budget pour l’année à venir, révèlent des médias locaux.

Contacté par nos soins, le premier-adjoint du maire, Mohamed Amahjour s’est dit « étonné » par cette réponse négative. « Nous n’arrivons pas à comprendre les recommandations du wali. La lettre qui nous est parvenue est évasive, alors qu’elle devrait normalement citer précisément les volets sur lesquels nous devrions nous atteler afin de nous conformer aux normes », explique-t-il, ajoutant que « la correspondance mentionne une absence de vision stratégique de gestion de la ville, ainsi que les créances imputables au Conseil communal et qui se sont cumulées depuis plus d’une décennie ». Notre interlocuteur regrette également le timing de la lettre, qu’il juge tardif, puisque « quelques jours seulement nous séparent de la date butoir du 31 décembre, avant laquelle le budget doit être validé ».

Pour sa défense, le premier-adjoint reconnaît que la ville de Tanger souffre de problèmes structurels dans la gestion de ses affaires financières. « Des problèmes que le bureau actuel (en place depuis 2015, ndlr) a hérité de ses prédécesseurs », assure-t-il. Mohamed Amahjour cite par exemple les 600 millions de dirhams que le Conseil doit régler aux citoyens dont les terres ont été expropriées, et qui ont fini par attaquer la mairie en justice. « Il est inconcevable que les bureaux qui se sont succédés n’aient jamais réglé leurs litiges financiers pour cause d’expropriation », s’offusque-t-il. Aussi, Mohamed Amahajour affirme que la ville doit assurer un taux de croissance annuel de 8 à 10% pour pouvoir se développer. « C’est le cas depuis deux ans maintenant, alors qu’avant le taux de croissance tournait autour de 4% seulement », se défend-il. En attendant, une session extraordinaire du Conseil communal se tiendra jeudi prochain pour rediscuter du projet de budget et répondre aux doléances de la wilaya.