Jeudi 29 novembre, un communiqué du cabinet royal indiquait que « le roi a présidé au palais royal de Rabat, une séance de travail consacrée au suivi de la question de la qualification et de la modernisation du secteur de la formation professionnelle« , ajoutant qu' »en marge de cette réunion, le Roi Mohammed VI a évoqué la déclinaison régionale, dans la région de Souss-Massa, du Plan d’accélération industrielle« .
Le lendemain, nos confrères de Médias24 publiaient en exclusivité un compte-rendu de cette séance de travail, à laquelle ont participé les conseillers du roi Omar Azziman et Fouad Ali El Himma, le Chef du gouvernement, ainsi que les ministres de l’Intérieur, de l’Education nationale et Formation professionnelle, de l’Industrie et du commerce, de l’Equipement et du transport, de la Santé, du Tourisme, de l’Emploi, mais aussi la directrice générale de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail. Il est rare et inhabituel que le contenu d’une séance de travail présidée par le roi soit partagé dans le détail par l’un des participants.
D’après Médias24, qui se dit « sûr de l’authenticité de ce récit (raconté par l’un des participants, ndlr)« , les concernés par le chantier de la formation professionnelle ont été « tancés« , par le souverain. « Vous êtes incapables d’élaborer un rapport valable sur la formation« , leur aurait déclaré le roi, avant de « décider de reporter les assises nationales de la formation et de l’emploi« , car « les troupes ne sont pas prêtes« .
La même source rapporte que Mohammed VI « a adressé plusieurs salves de reproches directs » à Moulay Hafid Elalamy. « Le Roi Mohammed VI commence par la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle dans la région du Souss-Massa. Le lancement de cette opération qui doit créer 22.000 emplois et un effet d’entraînement industriel dans la région, a été effectué par le Roi le 28 janvier 2018. Près d’une année s’est écoulée, sans que le projet n’avance, accuse le roi« , écrit Médias24. D’autres points auraient été évoqués : « la double nationalité de MHE« , « son comportement qui peut être « arrogant au détriment de la responsabilité publique« ». Le roi aurait même sommé le ministre « de servir les intérêts du pays avant les siens, et non l’inverse« .
Contacté par TelQuel, le principal concerné n’a pas souhaité commenter ces révélations, se contentant de dire que « ce rappel à l’ordre » impose que « chaque intervenant prenne ses responsabilités ».