Les ambitions du collectif Humouraji

Le collectif Humouraji a des ambitions et veut se faire une place dans la scène culturelle marocaine et internationale. Pour y arriver,  les douze humoristes qui le composent ont initié de nombreux projets parmi lesquels le lancement du premier café-théâtre au Maroc .

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Facebook/ Taliss

A peine quelques minutes  passées en compagnie de quelques artistes du collectif d’Humouraji dans les rues de Casablanca, et les personnes affluent de toutes parts pour prendre des photos avec les artistes, qui se sont fait un nom dans la scène culturelle marocaine. Taliss et sa bande se prêtent au jeu et sourient à leurs fans qui ne tarissent pas d’éloges à leur encontre.

Quelques minutes plus tard, nous entrons dans les bureaux du collectif, situés en plein centre ville de la métropole. L’ambiance est détendue, et les murs sont ornés d’affiches de spectacles et de blagues à destination des visiteurs des lieux.

Les bureaux casbalancais d’Humouraji. Ph. Zainab Aboulfaraj – TelQuel

Abdelali Lamhar, à la tête de Taliss Prod, la boîte de production d’Humouraji et du collectif d’artistes fait le tour du propriétaire et nous fait découvrir son dernier projet, l’ouverture du premier théâtre au Maroc.  L’artiste de 30 ans a des idées qui fusent à chaque instant et se donne moyens pour y arriver. “Ca nous a coûté des millions, mais on a hâte d’ouvrir cet espace culturel à Casablanca”, affirme Taliss.

Former la concurrence

L’idée d’un café-théâtre germe dans l’esprit de Taliss  quand l’humoriste se rend compte qu’il n’existe pas d’endroit au Maroc pour “expérimenter les sketchs avant de monter sur scène devant des milliers de personnes”. Taliss veut faire de cette espace non seulement un “espace d’humour” mais aussi “un espace culturel” avec des projections de films avec des acteurs, des masterclass avec des artistes, les clients peuvent lire des livres disposés un peu partout dans le lieu.

Il précise que “spectacles d’humour auront lieu trois fois par semaine à partir de 20h”. L’endroit ne sera pas seulement ouvert aux membres d’Humouraji mais également aux  « humoristes qui veulent tenter l’aventure, se casser les dents et se mesurer au public », explique le trentenaire. A long terme, l’objectif est de permettre l’éclosion de concurrents au collectif casablancais.

Encadrer les artistes

C’est en 2015 que l’aventure Humouraji débute. Si le premier objectif du collectif est de monter des spectacles rassemblant plusieurs de ses artistes, le collectif a su évoluer pour permettre à certains talents d’éclore. «  Quand j’étais seul, je jouais dans des festivals mais je n’avais personne pour m’encadrer et me diriger. Lorsque j’ai rejoint l’équipe, Taliss m’a montré le chemin et cela m’a motivé ».

“Quand j’étais seul, je jouais dans des festivals mais je n’avais personne pour m’encadrer et me diriger. Suite à ma rencontre avec Taliss dans un festival à Safi, j’ai rejoint l’équipe. J’ai envie de travailler et il m’a montré le chemin”, confie Ayoub Idri, un humoriste de 27 ans de l’équipe et membre du collectif.   Adnane Azaar, 20 ans, était lui un fan de la troupe qu’il a  fini par intégrer en faisant rire Taliss avec l’un  de ses sketchs à la sortie d’un spectacle de l’humoriste.

Tout n’est pas que rire et détente pour les protégés de Taliss puisque celui-ci  impose un rythme d’écriture soutenu aux humoristes du collectif. «  Chaque jour, on doit écrire au minimum 10 minutes de sketch valables », insiste l’humoriste. Un rythme qui permet aux artistes du collectif d’être productifs : « chaque mois on écrit un sketch. Au bout de douze mois nous arrivons à créer douze sketchs ce qui permet de monter un spectacle » explique Wadie Erraji moitié du duo comique Said et Wadie.  Wadie Erraji, du duo Said et Wadie réagit en déclarant que “chaque mois on écrit un sketch, on a douze sketchs, c’est l’équivalent d’un spectacle”.

Musique et humour

L’une des principales problématiques à laquelle fait face le collectif est le problème de financement. Le groupe a débuté, au mois de septembre, une tournée »mondiale », nommée « Gladia-tour », celle-ci permettra à peine à Humouraji d’être dans ses frais. “On paie nos charges, et ce que l’on gagne dans une date, on l’investit dans une autre”, explique Taliss.

La troupe s’envolera vers la France dans les prochains jours avec en ligne de mire trois représentations  à Paris (le 3 décembre), Marseille (le 4 décembre) et à Bordeaux (le 5 décembre). Le collectif se rendra également en Belgique et Suisse avant de s’envoler les Etats-Unis et le Canda. Chacune des représentations de cette tournée sera conclue par un concert du groupe Fnaire qui accompagnera Humouraji lors de ces dates.  “On rassemble deux choses que les gens aiment, la musique et l’humour, pour passer un bon moment”, espère  Abdelali Lamhar. Avec une première représentation parisienne « sold out », il sera difficile de miser sur le contraire.