Les comptes de campagne des élections législatives épinglés par la Cour des comptes

Dépenses n’ayant aucun lien avec la campagne électorale, sommes dépensées sans pièces justificatives… Le rapport de la Cour des comptes sur les comptes de campagne aux élections législatives de 2017 épingle les dépenses des partis politiques.

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À moins de deux ans des prochaines élections, le PAM se positionne. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Près de 287 millions de dirhams. C’est le montant total des dépenses déclarées par les partis politiques pour le compte des élections législatives qui se sont tenues en septembre 2017. Huit formations s’accaparent à elles seules 89,5 % de la somme, nous apprend le rapport de la Cour des comptes. Avec 26,24% de ce montant, le PAM caracole en tête, suivi du PJD (24,82%), de l’Istiqlal (8,84%), du RNI (7,78%), de l’USFP (6,43%), du MP (5,47%), de l’UC (5,18%), et enfin du PPS avec 4,74%.

« Le montant des dépenses déclarées se répartit essentiellement entre les dépenses d’impression (39,09%), le soutien accordé aux mandataires des listes électorales (35,45%), les frais d’organisation des réunions publiques (10,73%) et enfin les frais de propagande et de communication (8,79%) », expliquent les magistrats de la Cour des comptes.

« Il ressort de la vérification des dépenses électorales, qu’un montant du soutien non utilisé de 641.181,18 dirhams ainsi qu’un montant de dépenses de 20.787.740,69 dirhams ont fait l’objet d’observations notifiées aux responsables nationaux des partis politiques concernés afin qu’ils formulent, le cas échéant, leurs réponses dans un délai de quinze jours », indique encore le rapport.

Un des problèmes relevés par l’institution, dirigée par Driss Jettou, est celui de l’existence de dépenses ne concernant pas les campagnes électorales. Il s’agit, détaille le document, de dépenses effectuées en dehors de la période fixée pour les dépenses électorales, de dépenses s’écartant des critères d’éligibilité en vigueur, de soutiens accordés à des personnes ne faisant pas partie des listes des candidats des partis. Le tout pour un montant de 718.000 dirhams.

Dans le même registre, le rapport précise que certaines dépenses n’ont pas été justifiées par les pièces requises, lesquelles dépenses représentent 9 millions de dirhams. « Au total (…) dix-huit partis politiques sont appelés à restituer au Trésor un montant global de 5.773.188,27 dirhams ». À titre d’exemple, l’Istiqlal n’a pas justifié un million de dirhams de dépenses. Idem pour le RNI et l’USFP. Pour le PPS, le montant des dépenses non appuyées par des pièces justificatives s’élève à près de 2 millions de dirhams.