Quatre Marocains sur dix aspirent à quitter le Maroc. C’est le résultat d’une enquête réalisée par Sunergia pour le compte de L’Economiste. Les raisons ? « Manque de confiance en le gouvernement, malaise social, incivisme, marché de l’emploi verrouillé, accès au logement difficile et faible évolution des salaires », énumère le quotidien francophone dans son édition du 14 novembre. L’enquête indique que « près de la moitié des femmes souhaitent s’expatrier, contre 31% des hommes ».
Quitter le Maroc pour aller où et dans quelles conditions ? Interrogé par le journal économique, Jean Zaganiaris, sociologue et enseignant-chercheur à l’EGE Rabat, estime que la réponse est complexe : « Il y a la migration des démunis, ceux qui cherchent à sortir d’une situation de grande détresse, notamment par la migration clandestine, mais aussi les migrations professionnelles, les migrations de transit, ou encore la migration estudiantine (relativement courte). » Et d’expliquer : « Mais l’une des principales raisons pour laquelle on quitte son pays, c’est que l’on est convaincu que ce sera mieux ailleurs. On adhère au discours de nos compatriotes qui disent mener une vie confortable à l’étranger. »
Et c’est parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans que la tendance est la plus forte, car, selon l’enquête, 59% d’entre eux aspirent à partir. Côté catégories professionnelles, « les écarts ne sont pas énormes. Les CSP D et E sont celles qui souhaitent le plus partir (44 %), suivies des CSP C (38%) », décrypte L’Economiste. « Peu confiantes quant à leur avenir, les personnes issues de cette classe sociale semblent avoir perdu confiance en l’Etat. Système de santé et d’éducation défaillant, insécurité, marché du travail verrouillé… Ils se sentent exclus ».