La gestion des centres culturels marocains à l'étranger confiée à des fondations

Approuvé lors du dernier conseil du gouvernement, un nouveau décret complète celui portant sur la création et l’organisation des centres culturels à l’étranger qui seront dorénavant gérés par des fondations.

Par

Le centre culturel Marocain de Paris. © Studio Oualalou + Choi

Petite révolution dans le monde des centres culturels marocains à l’étranger (CCME). Si depuis 2015, le décret 2.14.817 portant sur la création et l’organisation de ces espaces octroie à une commission, composée essentiellement de fonctionnaires de plusieurs ministères, le droit d’approuver le programme d’un CCME, ses contrats de coopérations, mais aussi d’évaluer son bilan, un nouveau décret détaille leur mode de gestion.

Approuvé le 8 novembre en Conseil de gouvernement, le texte dipose  que «les centres qui sont créés sous forme de fondations sont soumis, au niveau de leur organisation, administration et gestion aux règles et dispositions légales en vigueur dans le pays hôte», complète l’article premier du décret 2.18.243 dont TelQuel détient copie.

«Ce décret atteste de l’échec de gestion des centres culturels marocains à l’étranger par des fonctionnaires et ouvre la voie vers une véritable structuration de ces centres qui seront dorénavant gérés par des personnes diverses et aptes à le faire » nous explique Aadel Esaadani président de l’association Racines en charge de la programmation prévisionnelle du Centre culturel marocain à Paris.

Pour le reste, les dispositions du décret 2.14.817 restent donc les mêmes. Pensés comme des relais de soft power pour le royaume, ces CCME ont pour mission de contribuer à l’essor du patrimoine marocain dans toutes ses formes et expressions, de créer des ponts entre les différentes cultures du monde, d’œuvrer à valoriser le travail culturel et éducatif auprès des Marocains résidents à l’étranger. Les CCME sont aussi mis en place pour encourager la production culturelle et organiser des évènements culturels et artistiques, des expositions et conférences

Au niveau de la gestion des CCME, la direction de chaque centre sera confiée à un directeur nommé par le ministère des Affaires étrangères  sur proposition du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger. L’article 5 du décret 2.14.817 détaille que le directeur « est choisi parmi les fonctionnaires des administrations publiques disposant d’un grade d’échelle 11 au moins ou d’un cadre pareil et qu’ils aient des compétences et expertises pour gérer les centres».

Le nouveau centre culturel marocain (CCM) à Paris est l’unique projet d’envergure qui a été médiatisé jusqu’à présent. Signé par le studio d’architecture Oualalou + Choi, le bâtiment coûtera 77 millions de dirhams et remplacera le siège historique de l’Association des étudiants musulmans nord-africains, propriété de l’État marocain, laissée depuis longtemps à l’abandon. Pour la programmation, l’ambassade du Maroc à Paris s’est associée à l’association Racines.

L’association culturelle basée à Casablanca est chargée d’élaborer le programme de ce centre sur une année. Et c’est le pôle culture du cabinet de conseil en stratégie Nova Consulting qui a été chargé de réaliser l’étude de faisabilité financière du CCM, nous confiait une source informée. L’établissement sera piloté par une fondation reconnue d’utilité publique. Pour sa part Chakib Benmoussa ambassadeur du Maroc en France nous a indiqué le centre « sera prêt fin 2019 et l’ouverture se fera juste après ». A l’heure actuelle, le Maroc compte un CCME à Montréal dont l’inauguration a eu lieu en 2012.