Taoufik Bouachrine a décidé d’interjeter appel. C’est ce que nous apprend Me Mohamed Ziane, un de ses avocats. « On n’a pas le choix, autrement il faut accepter la condamnation avec l’espoir qu’il soit gracié un jour. On n’a pas d’autre choix que de continuer le combat », explique-t-il. Poursuivi notamment pour traite d’êtres humains, viol et tentative de viol, le directeur du Akhbar al-Yaoum et d’Alyaoum24 a été condamné dans la nuit de vendredi à samedi a douze ans de prison ferme par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Le journaliste a toujours nié les accusations portées contre lui.
S’estimant « victime d’un procès politique à cause de sa plume », le journaliste a regretté que « dans le monde arabe on ne comprenne toujours pas ce que c’est que la liberté de la presse », selon une déclaration de Mohamed Ziane à l’AFP. Me Mohammed Karout, un des avocats de la partie civile, affirme, lui, qu’il s’agit d’un dossier pénal, avec des faits et des victimes: « Il n’y a aucune relation entre exprimer des positions politiques et commettre des agressions sexuelles. »
Lors de la perquisition au siège du quotidien en février dernier, quelque cinquante vidéos montrant des actes sexuels dans le bureau de Taoufik Bouachrine. Retenus comme pièces à conviction essentielles dans le dossier, ces enregistrements constituent un « montage » selon la défense, malgré une expertise technique confirmant leur authenticité. Les avocats de Taoufik Bouachrine maintiendront-ils cette stratégie de défense en appel ? « La stratégie est la vérité, on ne peut pas la changer. Cet homme-là n’a jamais enregistré d’ébats amoureux avec qui que ce soit, il n’a jamais eu l’intention d’utiliser des enregistrements vidéo pour faire pression sur qui que ce soit. C’est la vérité », affirme Me Ziane.