Pour Abdelilah Benkirane, le roi n’est pas content de la situation du pays. « Le roi est irrité. La manière avec laquelle il a parlé de l’administration et des partis montre qu’il est irrité », a-t-il dit, avant de s’adresser aux « responsables » : « Le roi vous a nommé pour que vous serviez le peuple non pour croiser les bras ».
Dans la foulée, Benkirane a confié être agacé par les critiques envers le roi sur les réseaux sociaux. « Lorsque, de temps en temps, je vais sur Internet, je vois passer des messages de gens se plaindre de problèmes réels, et je ne peux pas leur en vouloir. Mais parfois, je remarque des discours adressés directement au premier responsable du pays, c’est-à-dire Sa Majesté. En toute honnêteté, cela ne me plaît pas et ne devrait plaire à aucun Marocain conscient et raisonné », déplore-t-il.
L’ancien patron du PJD a qualifié le roi de « premier refuge après Allah ». « Ne vous souvenez-vous pas comment il a sauvé le Maroc après le 20 février 2011 grâce à son discours historique (du 8 mars 2011, ndlr) ? Le roi a sauvé le pays d’un vrai désastre », a-t-il affirmé. Et de s’interroger : « Qu’est-ce qui prouve que le Maroc n’aurait pas eu le même destin que les autres pays (du Printemps arabe, ndlr) ? ».
D’après lui, les critiques doivent concerner le gouvernement et les partis, tandis que la personne du roi doit être respectée et honorée. « Le roi n’est pas un prophète, il peut se tromper, il faut toutefois s’adresser à lui avec politesse », clame Benkirane. L’ancien chef du gouvernement a également évoqué « ceux qui cherchent à diviser le pays et l’Etat », et qui, selon lui, « sont aidés par des parties étrangères ».
Abdelilah Benkirane a profité de sa rencontre avec le leadership du syndicat des agriculteurs de son parti pour évoquer le sujet Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et chef du RNI. « Akhannouch devrait se concentrer sur le commerce et l’agriculture et s’éloigner de la politique, il n’est pas né pour ça. Il avait été amené en urgence pour s’acquitter d’une mission, aujourd’hui je lui conseille d’abandonner la politique, car malgré nos différends, je continue à lui vouer une certaine cordialité ».