Dekhla B’ktab : 800 livres récoltés pour une bibliothèque à Laâyoune

Grâce au concert du rappeur marrakchi Ness You, le 7 novembre sur la scène de la F.O.L à Casablanca, l'initiative Dekhla B’Ktab (un livre pour une entrée) a réussi à récolter 800 livres pour la création d'une bibliothèque à Laâyoune.

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Le concert de Ness You, à la F.O.L à Casablanca, dans le cadre de Dekhla B'Ktab. / Ph. Yassine Toumi - Telquel

Le concept Dekhla B’Ktab (un livre pour une entrée) continue de séduire les jeunes Marocains. 800 livres ont été collectés après le concert de Ness You, le mercredi 7 novembre sur la scène de la F.O.L à Casablanca. Les organisateurs visent un objectif de 1.000 livres pour pouvoir développer la culture dans les régions enclavées du royaume. Leur prochain projet : la construction d’une bibliothèque à Laâyoune avec dans ses rayons les livres récoltés par l’équipe de Dekhla B’Ktab.

20h30, les jeunes présents dans la salle de la Fédération des œuvres laïques (F.O.L) s’impatientent. Ils sont tous venus avec, au minimum, deux livres par personne pour pouvoir assister au concert du rappeur Ness You. Ce soir-là, l’ambiance est au rendez-vous. Lorsque le show démarre, la foule s’empresse d’approcher la scène au plus près. Le MC Marrakchi, également très proche de son public, n’hésite pas à descendre dans la fosse. Au plus grand bonheur des fans qui immortalisent le moment avec leur téléphone pour le partager sur les réseaux sociaux.

Le concert de Ness You, à la F.O.L de Casablanca dans le cadre de Dekhla B’Ktab.Crédit: Yassine Toumi / Telquel

Plus discret, le fondateur de Dekhla B’Ktab, Marwane Naji, filme aussi l’événement en direct. Le jeune militant explique à TelQuel que l’initiative consiste à « sensibiliser à l’importance du livre ». « Nous sommes convaincus que le changement s’opère grâce à un peuple instruit et conscient. On tente de créer des bibliothèques dans les douars qui souffrent d’un déficit en la matière. À travers les soirées qu’on organise, on souhaite faire penser les gens aux livres ».

Pari réussi

Une démarche qui fonctionne. Le mercredi 7 novembre au soir, les spectateurs ont « ramené plus d’un livre avec eux ». Une réussite pour ces jeunes amoureux de la culture. Si l’objectif des 1.000 livres collectés pour créer une bibliothèque à Laâyoune n’a pas encore été atteint, l’équipe de Dekhla B’Ktab a pu en rassembler 800 (300 collectés lors du concert et 500 via des personnes qui n’ont pas assisté à l’événement culturel). Pour continuer sur cette belle lancée, d’autres concerts et événements seront organisés, notamment à Rabat. 

Le concert de Ness You, à la F.O.L à Casablanca, dans le cadre de Dekhla B’Ktab.Crédit: Yassine Toumi - Telquel

« Des pépins de dernière minute ont failli tout faire annuler », nous confie Oumaima Latis, co-fondatrice de l’initiative, mais grâce à « L’Boulevard Dekhla B’Ktab a pu organiser le concert ». Des petits tracas qui n’empêchent certainement pas Marwane Naji et ses acolytes de vouloir « créer d’autres éditions pour construire davantage de bibliothèques ».

Le concert de Ness You, à la F.O.L à Casablanca, dans le cadre de Dekhla B’Ktab.

Dekhla B’Ktab, quésaco ?

L’équipe de Dekhla B’Ktab est composée de jeunes déterminés à faire de la culture un vecteur de développement. Le but de cette initiative : initier les populations rurales et urbaines des différentes régions du royaume à la culture, à la démocratie et aux droits de l’homme. Comment ? Tout simplement en présentant un livre en guise de ticket d’entrée à lors d’événements culturels (tournée artistique par exemple).

Les livres collectés sont ensuite acheminés vers des villes situées dans des régions enclavées du royaume dans le but de constituer de nouvelles bibliothèques. Dans ces espaces de lecture, Dekhla B’Ktab propose, en partenariat avec des associations et des ONG, différentes activités et formations.

Depuis le début de l’initiative, en 2015, c’est au total 9.000 livres qui ont été récoltés suite à une quinzaine d’événements. Grâce à ce butin littéraire, Dekhla B’Ktab a pu créer six bibliothèques dans six villages marocains « marginalisés ».