Le Centre Georges-Pompidou, haut lieu de la culture contemporaine à Paris, accueille une exposition dédiée « à la lutte juste menée par le peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance, depuis plus de quatre décennies, contre l’occupant marocain, » apprend-on, mercredi, de l’agence affiliée au Polisario, SPS, reprise aussitôt par l’agence de presse algérienne APS.
Initiée par l’écrivain et vidéaste franco-américain Jean Lamore – réputé, selon LeDesk, pour être un des propagandistes attitrés de l’Algérie, du Polisario et du régime castriste cubain –, l’exposition comprend des livres, des brochures et photos devant témoigner de « la répression marocaine au Sahara Occidental. » Lors d’un point de presse, l’écrivain va même jusqu’à soutenir que l’objectif de la manifestation est de « faire connaître la réalité de la lutte du peuple sahraoui au public français et contrer la propagande marocaine. »
Selon des sources médiatiques, la galerie expose, entre autres, des photos intimes récupérées sur les soldats marocains morts au combat avant le cessez-le feu de 1991 et d’autres saisies aux prisonniers de guerre détenus dans les camps de Tindouf pendant de longues années après la fin des hostilités. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi, qui s’est insurgé contre cette exposition parisienne.
« Consternation »
Dans une lettre adressée le 2 novembre au président du Centre Georges Pompidou, Serges Lasvignes, Mehdi Qotbi fustige cette « initiative activiste et strictement politicienne.» « On ne voit pas quel est le levier artistique qui pourrait, éventuellement, la justifier, » dénonce-t-il avant de lui faire part de la « consternation dans les milieux artistiques et politiques (marocaines) tellement le Centre est placé en haute estime. » Et le président de la FNM de brandir « l’incompréhension réelle » sur la motivation du Centre à « participer à la propagande d’un mouvement séparatiste financé notoirement par l’Algérie. »
Contacté par TelQuel, Mehdi Qotbi indique avoir pris connaissance de l’exposition via la dépêche signée APS. « Je n’ai pas vu l’exposition, mais j’ai agi en tant que citoyen marocain qui aime son pays et qui est convaincu que le Sahara est marocain, » tient-il à préciser. « Dès que j’ai appris l’information, mercredi, j’ai appelé aussitôt le président du Centre Geroges-Pompidou, Serges Lasvignes, que j’estime beaucoup. Il m’a dit qu’il n’était pas au courant et qu’il allait regarder de plus près et revenir vers moi le plus tôt possible, » nous raconte le président de la Fondation nationale des musées (FNM), qui a décidé ensuite d’envoyer, le 2 novembre, une lettre à l’attention du président du Centre.
Dans cette missive, Mehdi Qotbi s’interroge sur « l’intention réelle du porteur, apparent, de ce projet activiste, » appelant à une enquête qui démasquera, dit-il, la réalité de cette opération des services algériens. Jusqu’à présent, cette lettre est la seule réaction du côté marocain. Le ministère de la Culture et de la communication, comme le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale n’ont pas encore réagi à cette affaire.
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