Comme prévu, le projet de loi de finances (PLF) 2019 a été rendu public vendredi 19 octobre dans la soirée, après avoir été remis au Parlement. Le texte, qui doit être présenté lundi prochain aux deux chambres du Parlement réunies, par le ministre de l’Economie et des finances Mohamed Benchaâboun, prévoit un taux de croissance de 3,2%, un taux d’inflation de 2% et une réduction du déficit budgétaire à 3,3%.
Les dépenses du budget général
Pour l’exercice 2019, les dépenses ordinaires du budget général prévues sont de l’ordre de 243,6 milliards de dirhams, en grande partie dédiée au fonctionnement. Le montant des crédits ouverts pour l’année budgétaire 2019, au titre des dépenses de fonctionnement du budget général, est fixé en effet à 215,6 milliards de dirhams.
En détail, plus de 44 milliards de dirhams seront alloués aux charges communes du ministère de l’Economie et des finances, près de 30 milliards de dirhams serviront au personnel et matériel et autres dépenses de la défense nationale, alors que près de 25 milliards sont destinés au ministère de l’Intérieur.
Pour ce qui est des dépenses d’investissement budgétaires, le montant fixé est de 137,6 milliards de dirhams, dont près de 73,3 milliards en crédits de paiement. Les dépenses de la dette publique du budget général est lui fixé à 67,2 milliards.
En ce qui concerne les services de l’Etat « gérés de manière autonome », les dépenses d’exploitation s’élèveront en 2019 à 2,015 milliards de dirhams, alors que celles relatives à l’investissement seront de près de 943 millions de dirhams. Enfin, un montant de 84,4 milliards de dirhams a été consacré aux opérations des comptes spéciaux du Trésor.
25.458 postes budgétaires
Le PLF 2019 prévoit la création de 25.458 postes budgétaires, soit près de 6.200 nouveaux postes en plus par rapport à la loi de finances 2018 qui prévoyait la création de 19.265 postes budgétaires. L’Administration de la défense nationale et le ministère de l’Intérieur sont, à eux seuls, concernés par la création de 17.100 nouveaux postes.
4.000 nouveaux postes sont prévus dans le ministère de la Santé, 725 dans le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, 540 dans le ministère de l’Economie et des finances, 500 pour la délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, 400 dans le ministère des Habous et des affaires islamiques, 380 dans celui de l’Equipement, du transport de la logistique et de l’eau et 315 dans celui du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.
La cour royale, elle, verra la création de 200 nouveaux postes budgétaires. 250 postes budgétaires seront par ailleurs répartis par le Chef du gouvernement entre les différents départements ministériels ou institutions.
Outre ces postes budgétaires, « il est créé, à compter du 1er janvier 2019, auprès du ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, 700 postes budgétaires destinés à la régularisation de la situation des fonctionnaires titulaires du diplôme de doctorat qui sont recrutés, par voie de concours, en qualité de professeur-assistant conformément à la réglementation en vigueur », lit-on dans le texte du PLF 2019.
Dans le même registre, le PLF prévoit une importante hausse du budget réservé aux salaires des fonctionnaires. Celui-ci passera à 112 milliards de dirhams, soit une augmentation de 3,3 milliards de dirhams par rapport à l’exercice 2018.
Nouvelles prérogatives pour l’INDH
Un fonds de soutien spécial destiné à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), créé il y a 13 ans de là, verra le jour. Selon l’article 20 du PLF 2019, le fonds « dont le chef du gouvernement est ordonnateur » aura pour mission le « rattrapage des déficits en infrastructures et services de base dans les territoires sous équipés, l’accompagnement des personnes en situation de précarité, l’amélioration du revenu et de l’inclusion économique des jeunes et l’impulsion du capital humain des générations montantes« .
Des « efforts financiers exceptionnels estimés à 27 milliards de dirhams ont été également consentis pour financer une panoplie de mesures sociales et économiques« , rapporte la MAP.
68 milliards de dirhams pour l’éducation
Le PLF 2019 a, par ailleurs, consacré pas moins de 68 milliards de dirhams à l’appui du secteur de l’éducation, en hausse de 5,4 milliards de dirhams par rapport à l’année dernière. Le montant servira notamment à augmenter le nombre des bénéficiaires du programme Taysir d’aide financière à la scolarisation. Celui-ci se verra allouer 2,17 milliards de dirhams au profit de 2,2 millions d’élèves, à la place de 706.000 actuellement.
Une hausse des bénéficiaires de l’enseignement primaire, en allouant à ce secteur 1,35 milliards de dirhams, est également prévue. 100.000 nouveaux élèves devront rejoindre les rangs de l’école l’année prochaine.
Pour ce qui est des frais de la Caisse de compensation, le PLF prévoit une hausse de 4,65 milliards de dirhams pour atteindre 17,67 milliards de dirhams. L’objectif affiché est de « soutenir le pouvoir d’achat des citoyens notamment pour le gaz butane, le sucre et la farine« .
Au total, le PLF 2019 prévoit des charges estimées à 443,206 milliards de dirhams, des frais de gestion à hauteur 204,929 milliards de dirhams et des frais d’investissements de 195 milliards de dirhams.
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