Les trésors artistiques, et surtout le mobilier et la vaisselle, qui équipaient les dernières résidences de Pierre Bergé seront exhumés et mis aux enchères du 29 au 31 octobre à Paris. Intitulée D’une demeure à l’autre, la vente-événement comptera plus de 1000 lots et est organisée par le plus ancien groupe de maisons de vente aux enchères au monde : Sotheby’s. L’occasion de découvrir cinq œuvres ayant appartenu à l’ancien compagnon d’Yves Saint Laurent, et qui seront mises en vente.
Pierre Bergé, mécène français, avait le don pour s’entourer de décors et de créations à la mesure des résidences où il habitait : quatre demeures, quatre intérieurs avec chacun une identité propre. Il s’agit de son hôtel particulier parisien, situé rue Bonaparte, du mas Théo à Saint-Rémy de Provence, de la villa Mabrouka à Tanger, et enfin de la Datcha construite dans le parc du château Gabriel, « une villa romantique du XIXe siècle en Normandie », explique Sotheby’s Paris dans une note d’intention.
Sébastien Stoskopff, Nature morte à la carpe et deux bigarades sur un entablement en pierre, non daté.
Le peintre alsacien Sébastien Stoskopff est considéré comme l’un des maîtres de la nature morte du 17e siècle. « Stoskopff s’attache à rendre les objets les plus simples, il s’agit de témoignages de la vie quotidienne. Il sera d’ailleurs redécouvert après les années 1930 et inclus parmi les peintres surnommés ‘peintres de la réalité’ », indique la description de l’oeuvre. Il n’y a aujourd’hui qu’une soixantaine de tableaux de Sébastien Staskoff sur le marché et seulement dix d’entre eux sont datés.
Estimation entre 40.000 et 60.000 euros.
Andy Warhol, sans titre, 1974.
Pierre Bergé et Yves Saint Laurent ont acquis cette oeuvre directement auprès du maître du pop art américain, Andy Warhol. Composée d’affiches déchirées, la création est une des multiples déclinaisons de sa célèbre sérigraphie Marilyn Diptych réalisée en 1962, soit quatre mois après la mort de la star hollywoodienne Marilyn Monroe. Le tableau mis aux enchères est personnellement dédicacé par Andy Warhol.
Estimation entre 5.000 et 7.000 euros.
Masque, Lwalwa, RDC, non daté.
C’est l’une des innombrables et fascinantes pièces réalisées par les sculpteurs du peuple Lwalwa établi en Afrique centrale (province Kasaï en République Démocratique du Congo). Ces artistes jouissaient d’un statut privilégié et étaient dûment rétribués pour leur travail.
Estimation entre 4.000 et 6.000 euros
Dora Maar, Vanité, 1988.
On dit souvent que l’histoire est faite par les hommes. Le travail de la plasticienne française Dora Maar a été occulté par sa longue liaison avec Pablo Picasso. Artiste engagée, Dora Maar a côtoyé Simone Weil, Paul Eluard ou encore Jean Renoir. Son œuvre n’a été découverte et saluée qu’après sa mort, en 1997. Avec Vanité, l’artiste signe un dessin simple traduisant ses propres obsessions.
Estimation entre 100 et 200 euros.
Théodore Géricault, Académie d’homme, les bras croisés, non daté.
Plus de deux siècles après sa disparition, Théodore Géricault continue d’alimenter les fantasmes autour de son oeuvre complexe et incomprise. Célèbre pour avoir peint Le Radeau de la Méduse, le peintre français romantique a marqué son époque malgré sa courte vie (il est décédé à l’âge de 32 ans). Avec ce nu, l’artiste a opté pour la sobriété du geste et des lumières.
Estimation entre 60.000 et 80.000 euros.
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