L'introduction en bourse d'Aramco aura finalement lieu en 2020-2021 selon MBS

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a affirmé dans une interview publiée vendredi par l'agence Bloomberg que son pays compte procéder à une introduction en bourse du géant pétrolier Aramco entre fin 2020 et début 2021.

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Mohammed ben Salmane, le fils du roi d'Arabie saoudite, le 11 avril 2017 à Ryad. Crédit: AFP

Initialement prévue en 2018, l’introduction en Bourse d’une partie d’Aramco est un des piliers dans la stratégie de réformes menée par le prince héritier afin de diversifier l’économie saoudienne, jusqu’à aujourd’hui dépendante majoritairement de l' »or noir« . L’introduction en Bourse de 5% de la compagnie publique, est « à 100% » dans l’intérêt du royaume saoudien, a insisté Mohammed ben Salmane, dit MBS. Elle aura lieu, « je pense fin 2020 ou début 2021« , a-t-il affirmé.

Cette date découle de l’idée qu’Aramco devra d’abord acquérir les 70% détenus par le Fonds d’investissement souverain saoudien dans la compagnie pétrochimique Sabic puis « intégrer » les activités de Sabic avant de pouvoir être introduite en Bourse, selon les propos recueillis par les journalistes de Bloomberg à Ryad mercredi soir.

La mise sur le marché des 5% d’Aramco devrait rapporter 100 milliards de dollars (87 milliards d’euros), s’attend toujours le prince héritier saoudien qui maintient une évaluation totale de la compagnie à 2.000 milliards de dollars (1.734 milliards d’euros) bien que de nombreux experts se montrent sceptiques.

« Les investisseurs décideront du prix ce jour-là » (de l’introduction en Bourse), mais je pense que la valeur sera au-delà de 2.000 milliards de dollars » avec l’inclusion de Sabic, a ajouté MBS. Selon lui, le fait que l’introduction en Bourse soit prévue plus tard qu’initialement escompté ne « portera pas ombrage aux plans de Vision 2030 », son programme de réformes, car la vente de Sabic permettra au Fonds souverain saoudien de récolter suffisamment d’argent pour mener à bien ses projets.

Donald Trump, un « ami »

Dans cet entretien, le prince héritier saoudien a également évoqué les déclarations du président américain Donald Trump qui s’en est pris aux nations pétrolières devant l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière en déclarant: « Nous défendons nombre de ces nations pour rien et elles en profitent pour nous imposer des prix du pétrole plus élevés« .

« Nous estimons que nous avons payé pour toutes les armes que nous avons des Etats-Unis, ce ne sont pas des armes gratuites« , a déclaré le prince héritier, dit MBS, aux journalistes de Bloomberg qui l’ont rencontré mercredi soir à Ryad. « Nous avons tout acheté avec de l’argent« , a-t-il insisté.

Il a toutefois minimisé les différences avec le président américain. « On doit accepter que tout ami dit des choses positives et des choses négatives. On peut avoir des malentendus et nous plaçons (ces déclarations) dans cette catégorie« , a-t-il ajouté, soulignant « adorer travailler » avec Donald Trump.

Le 20 septembre, M. Trump avait exhorté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l’Arabie est un pilier, à faire baisser « maintenant » les prix du brut, ce qui n’avait pas empêché le baril de continuer à monter.

Avec AFP

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