Les salaires des cadres et managers marocains ont suivi une tendance à la hausse au cours de ces trois dernières années, constate le cabinet DIORH dans son enquête Total Remuneration Survey (TRS) présentée le 26 septembre à Casablanca. Les auteurs de l’étude ont analysé les fiches de paye de 28.000 employés de 166 entreprises opérant dans les principaux secteurs d’activités du pays comme l’industrie, la pharmaceutique, les biens de consommation ou encore la high-tech.
Le taux d’augmentation annuel moyen qui s’est établi «à plus de 4% sur les trois dernières années», relève le directeur conseil de DIORH, Andrea Bises, lors de la présentation. Une inflation qui ne s’accompagne pas d’une croissance de productivité, bien qu’elle reste «liée à la rareté des talents et à la croissance de la demande en compétences plutôt qu’au rendement».
Le Maroc paye plus cher ses cadres et managers
Résultat: les managers, tous métiers confondus, ont connu une hausse de 4% alors qu’elle est de l’ordre de 3,8% pour les cadres. Si l’on regarde dans le détail, on constate que ce sont les fonctions dites «support» (ressources humaines, finance, informatique) qui sont globalement mieux rémunérées. Suivent l’ingénierie (avec une hausse de plus de 4,5 % pour les managers, 5% pour les cadres), et les métiers liés à la logistique (2,6% pour les managers, 3,5% pour les cadres). «À poids de poste équivalent, le Maroc paye plus cher ses managers et cadres supérieurs qu’en Turquie, en Roumanie ou au Portugal», constate le directeur général de DIORH Consulting, Mehdi El Yousfi, interrogé par Le Matin TV.
Dans un contexte d’inflation de 1,6% en 2018, les dirigeants et les non-cadres ont vu leurs émoluments augmenter respectivement de 2,3 et 2,8%. Plus généralement, la rémunération fixe représente la part écrasante des salaires marocains. La performance, via des primes, n’est que peu significative tout comme les avantages en nature.
Les diplômés étrangers mieux lotis
La 22e édition de ce baromètre, désormais de référence au Maroc, indique que les secteurs comme la pharmaceutique, les biens de consommation et de la high-tech se sont également montrés de bons payeurs en 2018. Les équipementiers rémunèrent généralement moins bien (25% en dessous du marché pour les statuts de non-cadres). Concernant les industries, la compétitivité dépend des catégories d’emploi, mais les salaires dans ce secteur se situent généralement en dessous de la médiane des rémunérations.
L’enquête s’attarde également sur la rémunération des jeunes diplômés. On peut alors constater que les titulaires d’un diplôme acquis à l’étranger restent mieux lotis (10 à 20 points de plus) que les lauréats d’établissements marocains. Après trois ans d’activité, ces disparités ont tendance à s’estomper bien que les titulaires d’un diplôme d’ingénieurs ou d’un bac+3 obtenus à l’étranger ont plus de chance de voir leur salaire augmenter.
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